Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, effectue depuis lundi une visite de deux jours en Corse sur le thème de la sécurité et de l'économie dans un contexte tendu suite à ses déclarations sur la criminalité dans l'ile, commentent mardi les médias français.
Le ministre de l'Intérieur était attendu mardi à Ajaccio, après s'être rendu la veille à Bastia. Il s'agit du troisième déplacement de M. Valls dans un contexte de hausse de la criminalité, marqué notamment en fin de semaine par le onzième homicide de l'année dans l'île et de violents affrontements à Bastia entre militants nationalistes et forces de l'ordre.
M. Valls a réaffirmé sa volonté de « lutter contre les mafias », appelant les habitants de l'île, « premières victimes des violences », et leurs élus « à se mobiliser ». Il s'est défendu d'avoir fait des « faux procès contre quiconque », en réponse aux critiques de ses récentes déclarations. Le 25 avril dernier, après l'assassinat de Jean-Luc Chiappini, président du Parc naturel régional de la Corse, Manuel Valls avait dénoncé une « violence enracinée depuis des décennies dans la culture corse ».
Les élus avaient alors protesté, et onze d'entre eux, parmi les autonomistes, avaient annoncé qu'ils boycotteraient cette visite. L'Assemblée de Corse s'est par ailleurs prononcée le 17 mai dernier en faveur de la co-officialité de la langue corse.
Il n'est « pas concevable qu'il y ait sur une partie du territoire, une 2e langue officielle », a réagi Manuel Valls cité par le quotidien Corse-Matin avant son arrivée sur l'ile.
De son côté, le Front de libération nationale de la Corse ( FLNC), s'est dit prêt mardi à reprendre les armes, en réaction à la visite et aux propos du ministre de l'Intérieur. « Nous reprendrons les armes pour que la France reconnaisse nos droits nationaux », annonce l'organisation en dénonçant « l'attitude ultra jacobine de la France » dans un communiqué, selon l'AFP qui déclare en détenir une copie.