Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a demandé samedi au ministre de l'Intérieur Manuel Valls "d'engager immédiatement" une procédure en vue de la dissolution du groupe d'extrême droite, Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), après la mort d'un jeune militant d'extrême gauche, Clément Méric, tué lors d'une rixe qui s'était produite mercredi à Paris, a rapporté la presse française.
"L'agression mortelle dont a été victime Clément Méric le 5 juin a suscité l'indignation légitime du pays. L'ensemble du gouvernement et de la représentation nationale s'est rassemblé pour dénoncer cet acte odieux", affirme le Premier ministre dans un communiqué publié par Matignon, cité par les médias.
Le Premier ministre a également demandé au ministère de l'intérieur d'étudier les conditions dans lesquelles d'autres associations pourraient être dissoutes.
Pour réagir aux instructions du chef du cabinet, M. Valls a souligné que le gouvernement serait "impitoyable" à l'égard de ceux qui "nient les valeurs de la République, qui portent la haine". "Il faut évidemment des éléments qui permettent d'amener à cette dissolution", a toutefois souligné le ministre de l'intérieur. "C'est ce que nous devons en mémoire à ce jeune garçon qui est tué car la haine l'a malheureusement emporté", a-t-il dit.
Accompagnée par trois camarades, Clément Méric, étudiant de Science Po de Paris âgé de 18 ans, a succombé à ses blessures mercredi, après une bagarre avec des skinheads dans le IXe arrondissement (de Paris), où une vente de vêtements privée était organisée.
Jusqu'à présent, au total cinq personnes de 19 à 32 ans ont été déférées au parquet dans le cadre de l'enquête sur l'agression mortelle, parmi lesquels Esteban, un skinhead français de 20 ans, qui serait probablement accusé d'"homicide volontaire", est considéré comme le suspect principal.
Selon une source policière, plusieurs suspects sont connus comme proches du groupuscule d'extrême droite Troisième Voie et de son service d'ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), dont le leader, Serge Ayoub, a nié toute implication dans cette affaire.
Samedi, l'Action antifasciste Paris-banlieue, une association d'extrême gauche dont Clément Méric faisait partie, a organisé une manifestation à Paris pour rendre hommage à la victime alors que plusieurs manifestations similaires ont eu dans d'autres villes de la France, telles que Marseille, Lille, Lyon et Toulouse, etc.