Le Parlement européen, en session plénière à Strasbourg, a demandé mardi aux pays membres de l'Union européenne (UE) de renforcer la lutte contre les crimes de type mafieux en Europe.
Renforcer la coopération judiciaire et policière transfrontalière, dans les pays de l'UE mais également avec les pays tiers, est essentiel pour protéger les intérêts financiers de l'UE contre la criminalité organisée, la corruption et le blanchiment de capitaux, ont indiqué les eurodéputés lors d'un vote sur une résolution.
Dans un ensemble de propositions adoptées à main levée, ils ont souligné que les dénonciateurs, les informateurs et les témoins de crimes mafieux devraient être protégés à l'échelle européenne.
Par ailleurs, ils ont demandé une définition commune de crime de participation dans une organisation de type mafieux, ainsi que l'abolition du secret bancaire dans le but de priver les organisations criminelles de leurs ressources financières.
Toute personne condamnée pour un crime grave contre l'intérêt public (par exemple pour traite d'êtres humains, exploitation du travail des enfants ou blanchiment de capitaux) devrait être exclue de l'ensemble des procédures d'appels d'offres publics dans l'UE pendant une période d'au moins cinq ans, ont-t-ils ajouté.
D'après les estimations de la Commission européenne, les revenus des activités criminelles à l'échelle internationale s'élèvent à 3,6% du PIB mondial, alors que le coût de la corruption dans l'UE atteint 1% du PIB européen.
Pour renforcer la lutte contre la corruption, le Parlement européen a invité la Commission européenne à présenter une proposition législative afin d'élaborer un programme européen pour protéger les dénonciateurs, qui couvrirait également les témoins et les informateurs.
Selon les eurodéputés, une proposition visant à mettre sur pied un parquet européen devrait également être prête avant septembre 2013, afin de renforcer la lutte contre les activités criminelles transfrontalières.