La décision de l'UE, un message doublement négatif

( le Quotidien du Peuple en ligne )

06.06.2013 à 15h10

Karel De Gucht, membre de la Commission européenne chargé du commerce, a annoncé mardi que l' Union européenne (UE) avait décidé d'imposer des taxes antidumping provisoires sur les importations de panneaux solaires, de cellules photovoltaïques et de composants en provenance de Chine.

L'enquête préliminaire anti-dumping de l'Union européenne sur les produits photovoltaïques chinois constitue un acte de recours commercial abusif et injuste. Nous avons ouvert la table des négociations, et il y a assez de cartes qui peuvent être utilisées.

La récente décision de l'Union européenne fait passer au moins deux informations négatives : d'abord, l'UE n'a pas le courage de reconnaître les faits de base, mais aussi elle n'a pas appris à résoudre les problèmes par le dialogue. Les temps changent et l'équilibre des forces varie, mais cela n'a pas réussi à faire disparaître une certaine attitude condescendante et profondément enracinée de l'Europe. Ensuite, le mécanisme de prise de décisions de l'Europe pose question. Face à la nette opposition d'une majorité de membres, le fait que le commissaire européen au commerce Karel De Gucht se montre aussi inflexible face à une question aussi complexe et sensible n'est pas normal.

Bien que l'UE ait décidé que le taux de la taxe anti-dumping provisoire soit réduit à 11,8% par rapport à la précédente proposition de 47,6%, la nature des choses n'a pas changé. À cet égard, quelques mots sont nécessaires : tout d'abord, il s'agit d'une décision injuste de réponse commerciale abusive, à laquelle la Chine est fermement opposée. La décision de l'UE est un mauvais signal qui non seulement porte atteinte aux intérêts légitimes de la Chine, mais aussi de la communauté internationale. Ensuite, l'Union Européenne doit faire preuve de sincérité, s'asseoir à la table des négociations et discuter avec l'industrie chinoise et, par le biais de consultations, trouver une solution mutuellement acceptable et raisonnable et gagnant-gagnant. Enfin, la Chine ne veut pas d'une guerre commerciale. Cependant, le protectionnisme commercial ne saurait rester sans réponse. Si ceux qui agissent ainsi persistent dans cette voie, il y a fort à craindre que le résultat final sera sans doute aussi extrêmement douloureux pour eux.

Si les produits photovoltaïques chinois affichent des prix compétitifs, ce n'est pas la faute de la Chine. Comme nous le savons tous, la compétitivité des produits photovoltaïques est due à la baisse du prix des matières premières et aux progrès industriels de la Chine, et cela n'a rien à voir avec du dumping et des subventions. Prendre des mesures « doubles » pour des raisons imaginaires et arbitraires est infondé, mais aussi intenable. Si l'on regarde de près les frictions commerciales relatives aux produits photovoltaïques, la Chine s'est montrée suffisamment sincère et constructive. Quand l'UE a lancé des enquêtes anti-dumping et antisubventions, la Chine a immédiatement commencé à répondre et appelé à négocier. En plus du travail à l'échelon gouvernemental, la Chambre de Commerce Chinoise pour l'Importation et l'Exportation de Machines et de Produits Electriques a communiqué avec patience avec l'UE au nom de l'industrie pour expliquer la situation.

Par rapport à l'attitude initiale « catégorique » de Karel De Gucht, les mesures finalement adoptées par l'UE ont été significativement réduites. Cette « retenue » est peut-être due à l'action de certains dirigeants des Etats membres et institutions de l'UE sur les responsables commerciaux de l'UE. Cependant, mêmes provisoires, des droits anti-dumping de 11,8% restent encore nuisibles. Comme les importateurs européens vont devoir compenser la différence, l'effet « inversé double » va faire que les prix des produits photovoltaïques chinois vont augmenter de près de 20%. On estime qu'avec une hausse de 15% de ces droits, la demande européenne en produits photovoltaïques va baisser de 85%. Rien d'étonnant dans ces conditions que certains se posent une question : l'UE ne cherche-t-elle pas à éliminer les exportations de produits photovoltaïques chinois vers l'UE par un processus de négociations prolongées épuisantes ?

Face à la difficulté de la prochaine étape de négociations, il existe de nombreuses mesures possibles, mais il ne faut pas se livrer à des fantasmes irréalistes. La Chine fera tout son possible pour obtenir de meilleurs résultats, mais il faut aussi se préparer à faire face au pire. La table des négociations est prête, et il y a suffisamment de cartes qui peuvent être utilisées.

Le volume du commerce sino-européen est énorme, il est donc normal qu'il y ait des frictions. La clé réside dans la façon de les gérer correctement. Le développement des relations sino-européennes de ces dernières années montre que, même s'il y a des divergences, la coopération se renforce, bien que tous les obstacles du passé n'aient pas disparu. Le manque de respect des intérêts respectifs de chacun, le manque de sincérité pour résoudre les différends par le dialogue et les consultations, affectera inévitablement les relations Chine-UE et le développement sain de leur coopération économique et commerciale.

Les intérêts respectifs de la Chine et de l'UE sont fortement interconnectés, et les relations économiques et commerciales sino-européennes sont par nature mutuellement bénéfiques et gagnant-gagnant.

Le Quotidien du Peuple (6 juin 2013, 05e Edition)、

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