L'administration Obama a déclaré jeudi détenir les preuves que le gouvernement syrien a bien déployé des armes chimiques contre les groupes d'opposition, en traversant ce que le président américain avait appelé une "ligne rouge" et l'incitant à fournir un appui direct aux groupes syriens pour la première fois.
Alors que la Maison Blanche avait un moment annoncé vouloir armer les rebelles syriens, le vice-conseiller à la sécurité nationale Ben Rhodes a indiqué que le président a décidé d’intensifier "un soutien militaire" au principal groupe d'opposition, le Conseil suprême des forces armées, pour renforcer son efficacité.
Cette annonce intervient à la veille du sommet du G8 qui aura lieu en Irlande du Nord la semaine prochaine, où le conflit en Syrie devrait être un point focal de la conversation. La Russie, l'un des pays membres du G8, continuant de soutenir le régime d'Assad Bachar malgré les plaidoyers des Etats-Unis et de la communauté internationale.
Washington a également exprimé la crainte d’une situation encore plus désastreuse en Syrie, le Hezbollah et l'Iran ayant intensifié leur implication dans le conflit en faveur d’Assad.
«La situation devient urgente», a déclaré Rhodes. «Et ce depuis plus de deux ans. Cela est particulièrement urgent en ce moment en termes de situation sur le terrain, car nous avons vu notamment le Hezbollah et l’Iran augmenter leur participation».
L'administration Obama a averti les législateurs jeudi, avoir clairement identifié que des armes chimiques avaient été utilisées avant d'annoncer les résultats à la presse.
Barak Obama avait reconnu au moins d’avril que des armes chimiques avaient probablement été utilisées, mais qu’ils avaient besoin d'une confirmation avant d'agir. Pour le président américain, l'utilisation potentielle d'armes chimiques par le président syrien Bachar al-Assad était "la ligne rouge" à ne pas dépasser, qui stimulerait davantage l'action des Etats-Unis
Ben Rhodes a déclaré que le président n'avait pas encore pris de décision quant à mettre en œuvre une zone d'exclusion aérienne, comme cela avait été fait en Libye dans le cadre d'un effort international visant à évincer Mouammar Kadhafi. Mais le conseiller a souligné que pour Washington la mesure la plus efficace à prendre pour améliorer la situation sur le terrain consistait à renforcer l'opposition.