Le Conseil constitutionnel français a rejeté jeudi les comptes de la campagne présidentielle 2012 de l'ancien président Nicolas Sarkozy, estimant qu'ils ont dépassé le montant autorisé par la loi, ce qui entraîne une perte de 10,7 millions d'euros qui ne seront pas remboursés au parti de l'ancien président, l'UMP.
"Le Conseil constitutionnel a arrêté le montant des dépenses de campagne de M. Sarkozy à 22 975 118 euros, soit 466 118 euros (2,1%) de plus que le montant autorisé pour un candidat présent au second tour, à savoir 22 509 000 euros", écrivait jeudi le journal Le Monde.
"Nicolas Sarkozy avait fait appel, le 10 janvier, devant le Conseil constitutionnel, de la décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) qui avait rejeté (le 19 décembre 2012, ndlr) son budget de campagne", rappelle le journal.
Cette décision du Conseil constitutionnel invalide par conséquent le remboursement de 10,7 millions d'euros de fonds publics auquel pouvait prétendre le parti de M. Sarkozy, l'Union pour un mouvement populaire (UMP).
"Nicolas Sarkozy devra aussi restituer au Trésor public l'avance forfaitaire de 150 000 euros qui lui a été versée, et lui payer 363 615 euros correspondant au dépassement du plafond légal des dépenses (22,5 millions d'euros)", précise le journal Le Parisien.
A l'annonce de la décision, l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il démissionnait "immédiatement" du Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit, "afin de retrouver (s)a liberté de parole", rapporte la presse française.
"Nous prenons acte de la décision du Conseil constitutionnel. Nous allons en examiner tous les considérants", a réagi jeudi dans un communiqué le président de l' UMP, Jean-François Copé, ajoutant qu' il réunira "la semaine prochaine" le bureau politique statutaire de l'UMP "afin d'examiner toutes les conséquences de cette décision".
M. Copé a également annoncé le lancement d'une "grande souscription nationale", appelant "les militants", "sympathisants" et tous les Français à répondre à cette campagne de dons "afin de barrer la route" à ceux qui rêvent de "voir l'espace politique français monopolisé par la gauche et par les partis extrémistes".
La décision du Conseil constitutionnel concrétise "le scénario catastrophe redouté à l'UMP depuis plusieurs mois", explique Le Monde, notant qu' avec le rejet des comptes de M. Sarkozy, le découvert de l' UMP devrait désormais s'élever à près de 46 millions d'euros.