Le président bolivien Evo Morales a annoncé samedi qu'il offrirait l'asile "humanitaire" à Edward Snowden, le citoyen américain qui a révélé un vaste réseau de surveillance informatique orchestré par le gouvernement des Etats-Unis, s'il venait à lui demander.
Le président Morales, qui s'adressait aux habitants de Chipaya, une petite ville de l'ouest du pays, a fait cette déclaration pour "protester de façon solennelle" contre l'interdiction de survol de quatre pays européens cette semaine de crainte qu'Edward Snowden ne soit à bord de son avion.
M. Morales a expliqué que la Bolivie n'allait pas se laisser intimider par les Etats-Unis et les pays européens sur l'affaire Snowden.
Il a précisé qu'il ne connaissait le jeune Américain que par les médias, mais les Etats-Unis et certains pays européens ont tiré des conclusions sans fondements sur la présence d'Edward Snowden dans l'avion du président au départ de Moscou.
La France, l'Italie, le Portugal et l'Espagne ont forcé le président bolivien à atterrir à Vienne, en Autriche, lorsque M. Morales a quitté Moscou, où il avait participé le 2 juillet à une réunion entre les pays producteurs de gaz.
L'incident a suscité la colère des leaders politiques d'Amérique latine, qui se sont réunis avec M. Morales il y a deux jours pour condamner d'une seule voix l'infraction des droits de la Bolivie et de tous les peuples d'Amérique latine par les nations européennes, estimant qu'il s'agit d'une violation du droit international.
Le gouvernement bolivien a accusé les Etats-Unis d'avoir exercé une pression sur les pays européens dans l'affaire Snowden, en menaçant de fermer l'ambassade américaine en Bolivie.
Edward Snowden, qui est bloqué dans la zone de transit de l'aéroport international Cheremetievo à Moscou, aurait rempli des demandes d'asile pour 21 pays.