Il y a quelques jours, une voiture piégée a explosé dans un quartier de la banlieue Sud de la capitale du Liban, Beyrouth, tuant 22 personnes et faisant 300 blessées. Cet attentat qui a fait un grand nombre de victimes civiles a été unanimement condamné par la communauté internationale. Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, les responsables turcs et iraniens ont publiquement condamné l'attaque. L'explosion s'est produite dans un bastion du Hezbollah, situé dans la banlieue Sud de Beyrouth, suscitant aussi colère et condamnation de la part du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Le fait que la guerre civile en Syrie touche désormais le Liban rend la situation encore plus compliquée, mais a aussi un impact important sur l'évolution future de la situation en Syrie.
Selon toute vraisemblance, l'attentat qui a touché le Liban est lié au fait que le Hezbollah combat en Syrie avec les troupes de l'armée syrienne régulière. Opposés à cette intervention du Hezbollah, l'opposition syrienne et ses partisans au Liban ont plusieurs fois menacé de lancer des attaques contre des cibles du Hezbollah. On peut donc en conclure que cette action a été conduite par des éléments terroristes de l'opposition syrienne et qu'elle est destinée à avertir le Hezbollah ne plus s'immiscer dans la guerre civile en Syrie, et de ne plus apporter son soutien à l'armée syrienne. Cependant, contrairement à leur désir, après l'attentat, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a déclaré que, si nécessaire, il serait même prêt lui-même à aller en Syrie et combattre avec les extrémistes fondamentalistes.
Les organisations terroristes extrémistes en Syrie sont désormais en grande difficulté. Déjà impopulaires en Syrie, elles commettent maintenant des actes criminels au Liban, mais cela risque de resserrer plus encore les relations entre le Hezbollah et les autorités légitimes syriennes et de renforcer leur détermination à combattre l'organisation terroriste Front al-Nosra.
Sur le plan historique, après la Première Guerre mondiale, la Syrie et le Liban ont été placés sous domination française. Dans les années 1940, les deux pays ont déclaré leur indépendance. Les deux pays ne sont pas seulement voisins, mais ils sont aussi tous les deux francophones, et donc, il existe entre les deux pays des liens historiques, culturels et religieux difficiles à effacer. Depuis 2011, quand la guerre civile a enflammé la Syrie, il était inévitable qu'elle touche le Liban un jour ou l'autre. Il y a eu à plusieurs reprises, sur le territoire du Liban, des fusillades entre les partisans et les adversaires du régime syrien. Le récent attentat à la voiture piégée contre les chiites n'est pas le premier de ce genre. Le mois dernier, le 9 juillet exactement, l'explosion d'une voiture piégée sur un parking de la banlieue Sud de Beyrouth a fait 50 blessés.
Certains Occidentaux croient encore naïvement que la lutte entre le Gouvernement syrien et l'opposition armée est un combat entre des « libéraux » et un « dictateur ». Cependant, ils se trompent. Certes, la guerre civile syrienne a commencé du fait de contradictions entre le Gouvernement et l'opposition. Mais la nature de ce conflit a peu à peu changé, tournant à une lutte entre le Gouvernement syrien et des forces terroristes extrémistes. Parce que beaucoup d'extrémistes fondamentalistes se sont mêlés à l'opposition armée, ils sont désormais devenus la fraction principale de l'opposition armée. Ils ont fait du peuple syrien leur ennemi, utilisant des moyens extrêmement cruels comme des voitures piégées, des meurtres, des incendies criminels et même des actes de cannibalisme. Ces gens n'ont qu'un seul but, remplacer le régime légal existant par un régime terroriste fondamentaliste. Plus alarmant est que des terroristes de la branche irakienne d'Al Qaida sont entrés en Syrie. Non seulement ils se sont engagés dans des attaques terroristes en Irak et en Syrie, mais maintenant ils veulent semer le désordre au Liban. Certains prétendent, dans les pays occidentaux vouloir « protéger les droits de l'homme » mais ne s'opposent guère à ces actes criminels, et adoptent même une attitude libérale à leur sujet. Est-ce vraiment bien normal ?
La position du Gouvernement libanais est évidemment de rester neutre. Cependant, avec la guerre qui ravage la Syrie, il lui sera difficile de maintenir une telle position. En fait, le Liban est déjà profondément impliqué dans la crise syrienne. Aujourd'hui, la situation intérieure au Liban est également plongée dans la tourmente, ce qui ne peut qu'inquiéter toutes les personnes éprises de paix. Pour changer cette tendance, la meilleure façon est de mettre fin à la guerre civile en Syrie, ne pas donner aux organisations terroristes extrémistes l'occasion de s'appuyer sur les troubles actuels pour s'emparer du pouvoir.
Par Ren Yaqiu