Six jours après son lancement, l' opération "Djibouti ville propre" conçue pour anéantir les constructions sauvages qui ont défiguré complètement la capitale djiboutien bat son plein.
C'est une grande première pour ce jeune pays de la Corne d' Afrique. Cette opération de grande envergure qui fait les grands titres de la presse écrite locale et domine les journaux télévisés depuis samedi dernier a presque toute emportée avec elle.
Elle semble surtout gagner chaque jour un peu plus la sympathie des Djiboutiens.En effet, les consignes ont été respectées à la lettre.
Partout où sont passés les hommes du ministère djiboutien de l' Intérieur qui coordonnent les activités de cette opération, les démolitions et les décaissements des constructions sauvages et anarchiques, aussi mimines soient-elles, ont été exécutées, comme ils le précisent à chaque fois, "au nom de loi et sans état d'âme". La place Mahamoud Harbi, principale gare routière de la capitale djiboutienne, décrite souvent par les écrivains et autres journalistes de passage comme "une galaxie de folie" où l'on vend à même le trottoir toute sorte d'article a été nettoyée et a subi en 48 heures un toilettage complet.
Cette grande place qui a longtemps porté le nom du célèbre poète français Arthur Rimbaud a été débarrassée des détritus et des commerçants ambulants.
Et afin d'empêcher les récalcitrants de revenir une unité de police s'est installée et y veille au grain jour et nuit.
Selon les aveux des responsables de la préfecture, les opérations de décaissement se poursuivront dans l'ensemble des quartiers de la capitale, y compris la banlieue de Balbala.
La campagne va également toucher les quartiers résidentiels comme le Héron et le Plateau du Serpent.
Jusqu'à présent aucun incident majeur n'a été déploré non plus. "Nous agissons dans la perspective de freiner l'anarchie et nous allons tout mettre en oeuvre pour cela, car nous entendons redorer le blason et redonner à notre capitale ses lustres d'antan", a déclaré le maire de Djibouti, M. Houssein Kamil Kayad.