Des sources proches du chef du gouvernement marocain et secrétaire général du parti de la justice et du développement (PJD), qui a remporté les élections législatives anticipées de 2011, indiquent que la nouvelle équipe gouvernementale devrait être connue début septembre prochain, après la conviction des parties aux consultations politiques de mettre en place la nouvelle équipe avant la rentrée politique.
Selon le journal arabophone marocain « Assabah » qui cite dessources de la majorité, les consultations en vue de la constitution de cette nouvelle majorité ne se sont jamais arrêtées.
Au moment où la plupart des ministres profitent de quelques journées de repos, Abdelilah Benkirane poursuit les négociations avec Salaheddine Mezouar, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), dans ce qui semble être la dernière ligne droite avant la formation de la nouvelle majorité.
Son parti remplace celui de l'Istiqlal (PI) qui s'est retiré du premier gouvernement formé par M. Benkirane. Ainsi et après la démission des cinq ministres PI du gouvernement, le RNI qui a remis au chef du gouvernement, lors du troisième round des tractations, un mémorandum explicatif de sa vision de la nouvelle majorité, tient à une refonte totale de la formation gouvernementale.
Refonte qui devrait être accompagnée d'une révision du programme gouvernementale. Le journal « Assabah » ajoute que Benkirane aurait proposé à Mezouar cinq portefeuilles ministériels. Il s'agirait des ministères libérés par les istiqlaliens démissionnaires: le ministère de l'Économie et des Finances, le ministère des Énergies et des Mines, le ministère de l'Artisanat, le ministère délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, le ministère délégué à la Communauté des Marocains du monde.
À noter que l'istiqlalien Mohamed El Ouafa, actuel ministre de l'Éducation nationale, radié du PI pour avoir refusé de démissionner du gouvernement, serait maintenu à son poste en tant que ministre indépendant de tout parti.
Au PJD, on s'inquiète des critiques que pourrait essuyer le parti, si S. Mezouar retourne au ministère des Finances, en raison des primes qu'il échangeait avec Nouredine Bensouda, trésorier général du royaume, quand il était à ce poste dans le gouvernement d'Abbas El Fassi. Le patron du RNI souhaiterait aussi succéder à Karim Ghellab, président du Parlement.
Plusieurs partis de la coalition comptent signer une pétition visant la destitution de ce dernier. Une source parlementaire a indiqué que la majorité cherche une voie juridique pour demander à K. Ghellab de présenter sa démission de la présidence de la Chambre des représentants (1ère chambre du parlement marocain), en ligne avec la position de son parti.
Toutefois, Abdelouahed Al-Ansari, président du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants, a affirmé que ce sujet constitue une perturbation à la présidence de la Chambre, qui se penche sur plusieurs chantiers relatifs à la performance de l'institution législative, faisant savoir que Ghallab a été élu par le biais du vote à bulletin secret. A. Benkirane est lui confiant quant à l'issue des négociations avec le RNI, qui acceptera de son avis, les postes occupés jusque-là par l'Istiqlal dans son exécutif, sans remettre en cause la structure du gouvernement.
Des élections anticipées ne seraient pas à l'ordre du jour, la conjoncture économique du pays ne le permettant pas. Cependant, le secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Nabil Benabdallah, membre du gouvernement actuel, avait averti que "des élections anticipées sont incontournables si les concertations en cours pour la formation d'une nouvelle majorité gouvernementale n'aboutissent pas à un consensus offrant un minimum de conditions acceptables".