La visite officielle qu' effectue au Maroc le président sénégalais, M. Macky Sall, du 25 au 27 juillet courant, intervient cinq mois après le séjour qu'avait passé le roi du maroc Mohammed VI, du 15 au 19 mars dernier à Dakar, dans le cadre d'une tournée qui l'avait conduite également en Côte d'Ivoire et au Gabon.
Les deux chefs d'Etat avaient alors présidé une cérémonie de signature de deux accords bilatéraux. Le premier relatif au transport routier international de voyageurs et de marchandises et le second accord, un protocole d'accord de coopération dans les domaines des mines, des hydrocarbures, de l'électricité et des énergies renouvelables.
Dans un entretien accordé au quotidien marocain francophone « Le Matin», l'ambassadeur du Sénégal au Maroc, Amadou Sow, a déclaré que "cet instrument juridique capital pour booster le flux des marchandises entre les deux pays, contribuera certainement au renforcement des relations économiques. Et avec la réalisation du pont sur le fleuve Sénégal, un des objectifs du volet infrastructures du NEPAD, si cher au président Macky Sall, sera atteint".
Lors de son périple africain, le souverain marocain avait souligné que "la coopération maroco-sénégalaise constitue un partenariat stratégique, multiforme et volontariste, grâce notamment à l'échange régulier de visites entre hauts responsables, à l'instauration de consultations permanentes entre les deux pays, ainsi qu'au soutien politique réciproque et systématique".
Après avoir rappelé que les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays enregistrent une croissance régulière, renforcée par le dynamisme des dessertes aériennes liant les deux « hubs » régionaux de Casablanca et Dakar, ainsi que par les perspectives déjà ouvertes par l'axe routier reliant le Maroc au Sénégal, à travers le territoire de la République soeur de Mauritanie, le roi du Maroc avait relevé qu'il s'agit désormais "de compléter ce dispositif par l'amélioration de nos connexions maritimes".
A noter que les deux pays avaient exprimé leur volonté d' imprimer une nouvelle dynamique à leur coopération économique bilatérale, en décidant la tenue de la 14e Session de la Grande Commission mixte de coopération maroco-sénégalaise. Cette coopération, qui tend à se diversifier pour englober les domaines économique, commercial, technique et politique, ne manquera pas de connaître un bond évolutif après la conclusion en 2008 de l'accord commercial et d'investissement entre le Maroc et les pays de l' Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Dans ce cadre, le Maroc est engagé à faire de Dakar sa porte d'entrée vers les pays de l'Afrique de l'Ouest, sur la base d'un partenariat avec les opérateurs économiques sénégalais. Au fait, le Maroc est lié au Sénégal par plus d'une soixantaine d'accords bilatéraux couvrant plusieurs domaines de coopération.
Dakar est d'ailleurs l'un des premiers pays avec lesquels le Maroc a signé des accords au lendemain de son indépendance. Aujourd'hui, le royaume est partenaire du Sénégal au niveau des grands projets comme celui des campagnes sociales et de développement rural.
La coopération maroco-sénégalaise intéresse tous les secteurs d'activité dont les domaines de l'hydraulique, des pêches maritimes, de l'agriculture, de l'industrie, de la microfinance, de l'assistance technique, de la formation des cadres, de la culture, de l'agroalimentaire, des BTP, des mines, de l' assainissement, de la pharmacie, de l'énergie...
Dans le domaine de l'équipement, grâce à la contribution marocaine, une autoroute de 40 km est construite au Sénégal, ainsi qu'un terminal à conteneurs au port de Dakar. Par ailleurs, la Société maritime de l'Atlantique (SOMAT), une joint-venture qui assure la gestion de la desserte Dakar-Ziguinchor (sud), assure aussi la gestion de la ligne maritime Tanger-Nouakchott-Dakar.