Rencontre avec Thierry Mariani, ancien ministre des Transports et actuellement député des Français de l'étranger de la 11e circonscription, qui fin septembre est venu trois jours en Chine à la rencontre de ses compatriotes à Beijing.
Pour la première fois en 2012, 1 500 000 Français de l'étranger inscrits dans les consulats ont pu élire leur députés. A noter que ce ne sont pas des députés en plus, puisqu'il y avait 577 députés auparavant et qu'il y en a toujours 577 aujourd'hui. C'est à dire que les 11 députés de l'étranger (soit onze circonscriptions) ont remplacé les onze députés des métropoles.
Thierry Mariani a accepté de répondre aux questions du Quotidien du Peuple en Ligne concernant ce nouveau mandat.
Comment sont élus ces députés de l'étranger ?
Les députés représentent la population à l'Assemblée Nationale ; lorsqu'il s'agit de savoir combien de députés sont nécessaires et comment ils doivent être élus, le Conseil constitutionnel applique ce raisonnement simple: on prend la population française de métropole et des départements et territoires d'outre mer, les Français inscrits dans les consulats, on divise tout cela par 577 et on obtient un quotient d'environ 130 000 personnes. Il y a donc 1 député en moyenne pour 130 000 habitants, que l'on soit à Paris, en Chine, ou en Afrique du Sud. Ces députés des Français de l'étranger ont des circonscriptions qui sont totalement inégales géographiquement, mais qui sont à peu près égales en nombre d'électeurs.
Un mot sur votre circonscription et votre rôle au quotidien ?
Ma circonscription, la 11e, compte 49 pays, allant de la Moldavie à l'Ukraine, la Biélorussie, et jusqu'aux Iles Fidji où les derniers Français sont recensés, avec des communautés très éparses et des communautés qui sont réparties sur la totalité du territoire. Le pays où j'ai le moins d'électeurs est le Tadjikistan (j'y étais d'ailleurs le mois dernier) avec 17 électeurs et le pays où j'en ai le plus c'est la Chine avec plus de 20 000 électeurs, représentant plus de 20% de ma circonscription, le deuxième pays étant l'Australie et le troisième l'Inde.
Il faut savoir qu'avant d'être député des Français de l'étranger, nous sommes avant tout député, cela veut dire que je dois être régulièrement (presque chaque semaine) le mardi, mercredi et selon certains débats le jeudi, à l'Assemblée Nationale. Le reste du temps, je voyage quatre semaines sur cinq à l'étranger (ce qui suppose un accord familial aussi), seul, sans assistant. Je dois venir à peu près une douzaine de fois en Chine. Pour ce mois de septembre qui s'achève, c'est ma deuxième visite, puisque j'étais au début du mois à Shanghai pour l'Expat show qui était un peu l'occasion de rencontrer au cours de ce salon la totalité des associations françaises et puis d'avoir un certain nombre de rendez-vous particuliers.