Alors que les députés français ont voté en première lecture mercredi après-midi le projet de loi sur les retraites, plus d'un millier de manifestants ont défilé le jour même à Paris avant de se rassembler devant le siège de la chambre basse du Parlement français, le Palais Bourbon, à l'appel des principaux syndicats du pays.
Le vote solennel à l'Assemblée nationale de cette réforme, qui prévoit notamment un allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans ainsi que la mise en place d'un compte pénibilité destiné aux salariés confrontés à des conditions de travail difficiles, doit être suivi par un débat au Sénat à compter du 28 octobre prochain.
Le secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT), Thierry Lepaon, a regretté "le réel décalage entre les propos de François Hollande candidat et ceux de François Hollande président de la République", tout en reconnaissant la prise en compte de la pénibilité du travail par la loi comme une avancée.
"La logique générale de la réforme, et notamment l'allongement de la durée de cotisations et le report de six mois de la revalorisation des pensions, est une logique socialement très régressive", a insisté le leader syndical, qui était accompagné de représentants d'autres grands syndicats français, à savoir la FSU, FO et Solidaires.
Le membre de la direction du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA, extrême-gauche), Olivier Besancenot, a vivement critiqué cette loi sur les retraites présentée par l'actuel gouvernement socialiste français, qui a accédé au pouvoir en mai 2012.
"On partira toujours autour de 60 ans avec une retraite de misère et par la force des choses on sera obligé de faire appel aux assureurs, aux retraites complémentaires", a estimé mardi matin M. Besancenot, dans une interview sur la chaîne d'information i>Télé.
"C'est une vraie saloperie, cette réforme des retraites", s'est-il exclamé, appelant les militants d'extrême-gauche à manifester leur opposition dans la rue.
M. Lepaon a, pour sa part, considéré que les "travaux des députés (de l'actuelle majorité socialiste) ne sont pas à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre d'un gouvernement de gauche".
Toutefois, la mobilisation dans la rue a été bien plus faible mardi que celle de la précédente journée de manifestation nationale contre la réforme des retraites, le 10 septembre dernier, qui avait vu défiler 370.000 manifestants, selon les syndicats, et 155.000 d'après les chiffres de la police.