La présidente sud-coréenne critique l'attitude "rétroactive" du gouvernement japonais sur l'histoire

Source: Xinhua  09.11.2013 à 11h34

La présidente sud-coréenne Park Geun-hye, actuellement en visite à Bruxelles pour le 7ème sommet Corée du Sud-Union européenne (UE), a critiqué vendredi l'attitude "rétroactive" du gouvernement japonais sur l'histoire.

Tokyo n'a pas jusqu'ici une attitude correcte vis à vis du problème des "femmes de confort" (beaucoup de femmes coréennes forcées à l'esclavage sexuel pour l'Armée royale japonaise pendant la seconde Guerre mondiale) et de l'agression de pays voisins asiatiques par le Japon, a dénoncé Mme Park, lors d'une conférence de presse avec le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à l'issue du sommet.

S'il n'y a pas de changement de position du gouvernement japonais, il n'y aura pas de dialogue avec le Premier ministre (japonais Shinzo Abe), a-t-elle martelé. Selon la présidente Park, le gouvernement japonais "n'a pas créé une ambiance mûre" pour le sommet Séoul-Tokyo, et l'organisation d'un sommet dans cette atmosphère va "à l'encontre de la conscience et de l'émotion du peuple". Elle a demandé au gouvernement japonais de travailler "pour les relations orientées vers l'avenir".

Le sommet Corée du Sud-UE a été consacré cette année à la stabilité et la sécurité régionale, ainsi qu'aux relations bilatérales depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre échange entre les deux parties il y a deux ans. M. Van Rompuy a exprimé le soutien et la participation de l'UE à une initiative de Séoul pour la paix et la stabilité en Asie de l'Est, mettant l'accent sur la nécessité de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Mme Park a pour sa part annoncé que la Corée du Sud a été invitée par l'UE à participer aux opérations de gestion de crise et celles de lutte contre la piraterie en Afrique.

L'UE s'est félicitée de certains changements positifs dans les relations entre le Sud et le Nord de la péninsule coréenne, surtout la réouverture du parc industriel de Kaesong à investissement sud-coréen par la République populaire démocratique de Corée. La Corée du Sud a souhaité que l'UE considère Made in Kaesong comme des produits sud-coréens pouvant bénéficier de l'accord de libre échange.

En marge du sommet, l'UE et la Corée du Sud ont signé un accord de coopération pour subventionner la mobilité de chercheurs sud-coréens vers l'Europe, dans le cadre du programme européen Erasmus.

La Corée du Sud et l'UE avaient établi le partenariat stratégique en 2010, mis en application l'accord de libre échange en 2011. L'UE constitue maintenant la quatrième plus grande partenaire commerciale de la Corée du Sud, avec un volume des échanges de 75,8 milliards d'euros l'année dernière. L'UE est aussi une importante source de l'investissement direct étranger pour la Corée du Sud.

Depuis son accesion au pouvoir cette année, la présidente Park plaide pour le développement d'une "économie créative", qui est complémentaire avec la Stratégie 2020 "intelligente, durable et inclusive" de l'UE. Les deux parties partagent la volonté de promouvoir la coopération dans les domaines de la science, de l'enseignement supérieur et de l'industrie.

La Belgique est la dernière étape du périple de Mme Park en Europe, après la France et le Royaume Uni.