L'Arabie Saoudite a pris mardi l'initiative sans précédent d'officiellement refuser son siège au Conseil de sécurité de l'ONU pour un mandat de deux ans, laissant ainsi le champ libre à la Jordanie.
La puissance du Moyen-Orient avait préalablement dénoncé l'inefficacité du Conseil de sécurité dans le traitement des affaires mondiales, notamment la crise en Syrie et le conflit israélo-palestinien.
Dans une lettre adressée mardi par le représentant permanent de l'Arabie Saoudite au siège des Nations Unies à New York, l'ambassadeur saoudien Abdallah al-Mouallimi a officiellement exposé son avis à l'organisation mondiale.
Cette initiative intervient suite à la publication d'un communiqué le 18 octobre, dans lequel le ministre saoudien des Affaires étrangères avait refusé le mandat de deux ans offert la veille par l'Assemblée générale de l'ONU, forte de 193 membres, et qui devait débuté le 1er janvier.
"Le gouvernement du Royaume d'Arabie Saoudite a décidé de vous informer que l'Arabie Saoudite ne sera malheureusement pas en mesure de siéger au Conseil de sécurité, siège pour lequel le pays a été élu le 17 octobre 2013 pour la période s'étendant de 2014 à 2015", a indiqué la lettre.
Les experts ont estimé que cette décision visait les Etats-Unis en raison de l'incapacité de ce dernier à négocier une solution pour le conflit israélo-palestinien et de son manque d'intervention dans la crise syrienne, qui a couté les vies de plus de 100.000 personnes au cours des 30 derniers mois.
Il est d'un intérêt vital pour la Jordanie, qui a une frontière commune avec Israël, que le conflit israélo-palestinien prenne fin. Le pays partage également une frontière avec la Syrie, et est devenu l'une des principales destinations des réfugiés fuyant la guerre civile.
Le Conseil de sécurité est composé de 15 membres : cinq membres permanents pourvus du droit de veto (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et dix membres non permanents, dont cinq sont élus chaque année pour une durée de deux ans.