Une série de violentes attaques survenues mercredi en Irak ont tué 46 personnes et blessé 71 autres, faisant craindre que les groupes terroristes et les milices ne plongent le pays dans une violence sectaire incontrôlable.
Au moins dix personnes ont été tuées et 30 autres blessées mercredi dans un attentat suicide lors de funérailles dans l'ouest de Bagdad, a dit une source de la police locale à l'agence Xinhua.
L'attaque s'est produite en début de soirée lorsqu'un kamikaze s'est fait sauter dans une tente funéraire dans le quartier d'Abou Ghraib, à quelque 25 km à l'ouest de Bagdad, a précisé la même source sous couvert d'anonymat.
Dans l'ouest de l'Irak, les violences ont commencé le matin quand une voiture piégée a explosé devant une station de police dans la zone de Jowaiba Habaniyah à l'est de Ramadi, à quelque 110 km à l'ouest de Bagdad, selon cette source qui a ajouté que cette attaque à voiture piégée a fait au moins quatre morts et 12 blessés parmis les policiers.
Pendant ce temps, un kamikaze s'est fait exploser à l'entrée d'un autre poste de police dans le nord-ouest de Ramadi, tuant au moins trois policiers et blessant huit autres, a ajouté la source.
A Bagdad, la police a trouvé huit corps dans la zone de Jubour dans la partie sud de la capitale et cinq autres dans le district de Shula dans la partie nord-ouest, a indiqué une source policière à l'agence Xinhua. "Les corps ont été menottés et ont eu des trous de balle dans la tête et la poitrine", a précisé la source.
Les attaques de mercredi sont survenues dans le contexte d'escalade des tensions sectaires entre les communautés sunnites et chiites, escalade qui a atteint un pic depuis le retrait des troupes américaines du pays à la fin de 2011.
L'Irak connaît sa pire éruption de violence de ces dernières années, soulevant l'inquiétude que le pays régresse vers le conflit civil total à son apogée en 2006 et 2007, quand les pertes humaines pouvaient dépasser les 3000 morts par mois.
Selon la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Irak, quelque 7.000 civils irakiens ont été tués et plus de 16.000 autres blessés dans les violences de janvier à octobre cette année.
Selon des observateurs, la situation en Irak a commencé à se détériorer en avril dernier suite à une attaque par l'armée d'un sit-in organisé à Houweijah, dans la province de Kirkouk (nord), par des sunnites hostiles au Premier ministre chiite Nouri al-Maliki. Cette attaque, qui a fait 27 morts parmi les manifestants, a par la suite entraîné de violents affrontements entre les tribus sunnites et les forces de sécurité dans les provinces à prédominance sunnite.
Depuis, l'intensité globale des violences commises par les groupes rebelles s'est accrue, plusieurs vagues d'attentats massifs et les attaques quasi-quotidiennes ayant fait des milliers de morts et blessés.