Le gouvernement thaïlandais a demandé mercredi au principal leader de la protestation, Suthep Thaugsuban, de se rendre pour ouvrir la voie à des négociations sur son "agenda politique".
Selon Surapong Tovichakchaikul, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, tout responsable enfreindrait l'article 114 du Code pénal et encourrait une peine de 15 ans d'emprisonnement s'il entamait des discussions avec l'ancien parlementaire démocrate, actuellement recherché en vertu de deux mandats d'arrêt pour insurrection pour avoir amené les manifestants à occuper des locaux du gouvernement.
Suthep Thaugsuban, secrétaire général du Comité populaire pour la réforme démocratique récemment créé, a refusé jusqu'à présent de se livrer à la police.
Le mouvement antigouvernemental, qui a suscité les plus grandes manifestations de rue dans la capitale thaïlandaise depuis 2010, exige le départ du gouvernement dirigé par la Première ministre Yingluck Shinawatra, qui est accusée par les manifestants de servir les intérêts de l'ancien dirigeant déchu Thaksin Shinawatra qui a fui le pays.
Jurant de renverser le régime dit de Thaksin, Suthep Thaugsuban entend invoquer les articles 3 et 7 de la Constitution pour renverser le gouvernement en place et réviser tout le système législatif, en formant notamment un "Conseil du peuple" constitué de représentants de tous horizons et en désignant un Premier ministre par intérim nommé par le roi.
Rejetant la proposition qu'il a qualifiée d'insensée, Surapong Tovichakchaikul a indiqué que le gouvernement est prêt à écouter les idées du chef de la protestation "dans le cadre de la démocratie et de la constitution".
Plus tôt mercredi, Charupong Ruangsuwan, chef du parti Pheu Thai (au pouvoir) et ministre de l'Intérieur, a également rejeté la proposition de Suthep Thaugsuban, la jugeant anticonstitutionnelle.
Par ailleurs, en tant que chef du Centre pour l'Administration de la paix et de l'ordre (CAPO), Surapong Tovichakchaikul a déclaré que, selon lui, les manifestations se poursuivront après l'anniversaire du roi ce jeudi et que les barrières autour des sites ciblés par les manifestants devraient être maintenues, tout comme la loi sur la sécurité intérieure.