L'Union Européenne a suspendu les travaux en vue d'un accord d'association avec l'Ukraine en raison du manque d'engagement clair du président Viktor Ianoukovitch à signer ce document, qu'il a rejeté le mois dernier, et cela bien qu'il ait semblé il y a peu manifesté le désir de le faire auprès de Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne.
Mais Bruxelles a signifié à l'Ukraine que la poursuite des discussions dépendait d'un « engagement clair pour une signature (mais) n'a eu aucune réponse », selon les mots du commissaire européen à l'Élargissement Stefan Fuele, dans un message posté sur Twitter.
Le président ukrainien est sous intense pression pour choisir entre l'accord avec l'Union européenne ou rejoindre l'Union douanière menée par Moscou qui rassemble la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan. Viktor Ianoukovitch devrait se rendre à Moscou mardi pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, alors que, dans la capitale ukrainienne, au moins 200.000 Ukrainiens pro-européens se sont réunis dimanche sur la place de l'Indépendance pour faire pression sur le président lui pour qu'il signe l'accord avec l'UE.
Le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait de son côté demandé mercredi à l'UE une aide de 20 milliards d'euros, tout en restant plutôt positif. « L'Ukraine signera prochainement l'accord, en prenant en compte ses intérêts stratégiques », a-t-il déclaré, ajoutant que « Nous avons la volonté politique, quand nous serons d'accord, nous signerons », mais sans être en mesure de donner une date. L'Union Européenne a de son côté clairement fait comprendre, à de nombreuses reprises, que l'accord d'association restait sur la table, mais que ses clauses ne seraient pas renégociées.