Selon un haut diplomate européen, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a l'intention de signer un accord sur des liens plus étroits avec l'Union Européenne, après des semaines de manifestations de masse qui ont secoué ce pays d'Europe orientale. Les manifestants ukrainiens, en colère à propos de la décision du gouvernement du mois dernier de repousser un accord de libre-échange avec l'UE en faveur de liens économiques plus étroits avec Moscou, ont tenu bon sur la Place de l'Indépendance de Kiev, ou le Maidan, paralysant le centre de la capitale. Ils y sont restés, sans se laisser décourager par la répression exercée par les autorités mercredi matin, quand la police a démoli les barricades qu'ils avaient mises en place.
Après avoir rencontré cette semaine Victor Ianoukovitch, Catherine Ashton, chef de la politique étrangère de l'UE, a dit qu'il l'avait assurée de son intention. « Il a indiqué qu'il souhaitait toujours signer l'accord d'association avec l'Union Européenne », a-t-elle déclaré à CNN à Kiev mercredi. « De notre point de vue, nous pensons que c'est bon pour le pays. Mais la crise actuelle qui se passe en ce moment doit être résolue ».
Le Vice-premier ministre ukrainien Serhiy Arbuzov s'est rendu à Bruxelles jeudi, où il a rencontré Stefan Füle, commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage, a dit un porte-parole de l'UE à Kiev.
A Moscou, de son côté, le Président russe Vladimir Poutine a brièvement évoqué la situation en Ukraine dans son discours à la Nation de jeudi devant l'Assemblée fédérale. « J'espère vivement que toutes les forces politiques du pays parviendront à se mettre d'accord dans l'intérêt du peuple ukrainien et résoudront tous les problèmes », a-t-il dit.
L'Ukraine est divisée entre les régions pro-européennes de l'ouest du pays et celles de l'est, plus tournées vers la Russie. Les manifestants disent qu'un accord avec l'UE ouvrirait les frontières au commerce et à la voie à la modernisation et à l'inclusion. Ils accusent M. Ianoukovitch de se préparer à faire adhérer le pays à une union douanière dirigée par Moscou. Moscou dispose d'un levier qui peut avoir influé sur la décision de Viktor Ianoukovitch du mois dernier de faire marche arrière sur les négociations avec l'UE parce que la Russie fournit l'Ukraine en gaz naturel. De son côté, l'UE fait aussi pression sur M. Ianoukovitch pour libérer Ioulia Timochenko, qui croupit en prison depuis deux ans après avoir été reconnue coupable d'abus de pouvoir en 2011. L'UE et d'autres critiques ont qualifié le verdict d'imposture.