Des employés de Peugeot travaillent sur la chaîne de l'usine PSA Peugeot Citroën Dongfeng à Wuhan, capitale de la province centrale du Hubei, le 17 novembre 2006. |
Le conseil d'administration de PSA Peugeot Citroën a approuvé un plan d'alliance avec Dongfeng, par lequel le constructeur automobile chinois et l'Etat français achèteraient une forte participation minoritaire à un prix réduit de 40% par rapport au prix actuel de l'action Peugeot, selon une source proche du dossier.
Le conseil a décidé d'engager des négociations finales sur une émission de 3,5 milliards d'Euros (4,8 milliards de Dollars US) d'actions qui verrait la France et Dongfeng Motor Group prendre une participation égale de 20%, a déclaré la source mercredi, s'exprimant sous condition d'anonymat.
L'augmentation de capital se ferait au prix de moins de 7 Euros par action, et peut-être aussi bas qu'une offre indicative de 6,85 Euros faite par Dongfeng, a dit la source. Les actions de Peugeot ont clôturé à 11,50 Euros mercredi.
Un porte-parole de Peugeot a refusé de faire des commentaires sur les négociations relatives à l'alliance. Les responsables de Dongfeng n'ont pas pu être joints après des heures de tentatives à Wuhan, en Chine. Le Gouvernement français a également refusé de commenter.
Peugeot, l'un des constructeurs automobiles les plus durement touchés par l'effondrement du marché européen, procède actuellement à des réductions d'emplois et de capacités de production pour tenter de stopper les pertes dans les deux ans qui viennent.
Les deux sociétés étaient en pourparlers depuis des mois pour étendre leur coopération à d'autres pays d'Asie après une émission d'actions de plusieurs milliards d'Euros dans laquelle Dongfeng et le Gouvernement français prendraient des participations importantes, ont dit les sources.
Le Financial Times a rapporté que les partenaires envisagent de transférer certaines technologies de Peugeot à Dongfeng, tout en ciblant de nouveaux marchés en Asie du Sud.
Le très fort rabais sur l'accord proposé, approuvé mardi par le conseil d'administration de Peugeot, reflète la détérioration des conditions et des vents contraires en matière de change depuis que la société s'est engagée à réduire de moitié sa consommation de trésorerie à 1,5 milliards d'Euros cette année, a dit la source.
Aux termes de accord, Dongfeng et l'Etat français détiendraient chacun environ 20% de Peugeot après une vente d'actions réservée à l'Etat français et à Dongfeng et l'accompagnement de la question des droits pour les actionnaires existants.
La famille fondatrice Peugeot perdrait le contrôle, sa participation tombant de 25% à 15%, même après l'acquisition de certaines actions nouvelles lors de l'émission de droits, a dit la source.
L'effet serait encore plus dilutif pour General Motors, qui détient 7%, ou d'autres investisseurs existants qui laisseraient passer la possibilité d'acheter de nouvelles actions. Selon la source, Peugeot espère conclure l'accord en janvier ou février.
Dans un geste qui pourrait aider à sécuriser le nouveau financement de Dongfeng, Peugeot a nommé la semaine dernière l'ancien n° 2 de Renault, Carlos Tavares, comme prochain directeur général.