Moscou envisage de relancer son système de missiles nucléaires sur rail pour contrer le programme de frappe planétaire rapide des Etats-Unis, a déclaré mercredi un haut responsable.
"L'ordre a été donné de développer un avant-projet de système de missile monté sur rail", a déclaré à la presse le commandant des forces de missiles stratégiques de la Russie, Sergueï Karakaïev, confirmant que le ministère de la Défense a présenté au président Vladimir Poutine un rapport sur le projet de déploiement du système.
La conception des missiles sur rail va débuter dans la première moitié de 2014 à l'Institut de technologie thermique de Moscou, qui conçoit également les missiles balistiques intercontinentaux (MBI) Boulava lancés depuis des sous-marins, a expliqué M. Karakaïev.
Les missiles sur rail maquillés en trains de marchandises étaient utilisés du temps de l'Union soviétique, mais aussi de la Russie, avant d'être abandonnés en 2005.
La Russie envisage le redéploiement des MBI sur rail parce que leur mobilité et l'étendue du réseau ferroviaire national russe peuvent assurer aux missiles une durée de vie plus longue par rapport aux lanceurs au sol.
Dans le cadre de leur programme de frappe planétaire rapide, les Etats-Unis prévoient de développer des missiles de longue portée équipés d'ogives non nucléaires pour compléter leurs armes nucléaires de première frappe.
La semaine dernière, le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, en charge du volet militaro-industriel, a averti que si la Russie est attaquée elle pourrait utiliser des armes nucléaires "dans certaines circonstances".
Mardi, M. Karakaïev a déclaré que la Russie avait besoin d'au moins 1 500 ogives nucléaires pour le confinement stratégique.
Dotée de quelque 400 lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux, la Russie prévoit de dépenser plus de 46 milliards de roubles (1,4 milliard de dollars) pour le renforcement et la maintenance de ses armes nucléaires pendant la période 2014-2016.