Le hukou d'un homme (système d'enregistrement des ménages) transféré dans un centre de service du gouvernement à Sanhe, dans la Province de Hebei. Le Ministère de la Sécurité Publique et 11 autres ministères et commissions ont élaboré des lignes directrices de la réforme visant à établir un nouveau système, afin de permettre au hukou d'être transféré sur la base du lieu de résidence et de travail d'une personne. Li Xiaoguo / Xinhua |
Le ministère de la Sécurité publique et de 11 autres ministères et commissions ont élaboré les lignes directrices de la réforme pour le système chinois du hukou (enregistrement des ménages) qui, si elle est approuvée par le gouvernement central, prendra effet immédiatement et visera à établir un nouveau système de hukou en 2020, a dit un haut responsable sur la Télévision Centrale de Chine.
Huang Ming, Vice-ministre de la sécurité publique, a déclaré mardi que le nouveau système de hukou va progressivement étendre les services de retraite, d'éducation et de santé aux résidents admissibles, à la fois en zones urbaines et rurales.
Les inégalités introduites par le système actuel du hukou ont empêché les travailleurs migrants de jouir de l'égalité d'accès aux services dans les villes. Cela crée un obstacle majeur au processus d'urbanisation du pays, a dit M. Huang.
Actuellement, il y a 260 millions de travailleurs migrants qui vivent dans les villes, mais ne bénéficient pas des mêmes avantages que ceux qui détiennent un hukou urbain.
Le nouveau système de hukou sera basé sur l'endroit de résidence et d'emploi de la personne, au lieu du lieu de naissance, et il sera plus facile pour les gens de transférer leur hukou, a dit M. Huang.
La tâche principale de la réforme à venir est de résoudre les problèmes de ceux qui travaillent dans les villes, mais n'ont pas de hukou urbain, a-t-il dit, ajoutant que les réformes doivent être fondées sur le choix individuel. Le gouvernement ne devrait pas forcer les habitants à changer leur hukou, a-t-il dit.
Au cours de la conférence de travail central de l'urbanisation de la semaine dernière, le gouvernement s'est engagé à prendre des initiatives constantes pour promouvoir l'urbanisation centrée sur l'humain, à la recherche d'un équilibre entre le développement urbain et rural et de libérer la demande de consommation intérieure.
Un communiqué publié après la conférence de deux jours -en présence du président Xi Jinping et du Premier ministre Li Keqiang- a déclaré que l'urbanisation est la route que la Chine doit suivre dans son effort de modernisation, et que cela représente un moyen important d'aborder les problèmes ruraux.
La déclaration a promis de supprimer complètement les restrictions au hukou dans les villes et les petites villes, d'alléger progressivement les restrictions dans les villes de taille moyenne et de fixer des conditions raisonnables pour s'installer dans les grandes villes, tout en contrôlant strictement la population des mégapoles.
Les populations de Beijing et Guangzhou ont augmenté chaque année plus de 400 000 personnes au cours de la dernière décennie, mettant une pression énorme sur l'environnement –faisant, par exemple, augmenter considérablement le trafic- a dit M. Huang à CCTV.
Certains gouvernements locaux ont lancé des projets pilotes en matière de réforme du hukou lors des années passées.
En juin 2010, par exemple, le Gouvernement de la province du Guangdong a introduit un système de notation en vertu duquel les travailleurs migrants seraient admissibles au hukou une fois que leurs notes auront atteint un certain niveau.
Les migrants peuvent gagner des points en fonction de leurs antécédents scolaires, de leurs niveaux de qualification, de leurs dossiers de sécurité sociale et de leur participation à des activités de bienfaisance, comme les dons de sang.
Mais un changement de hukou les obligera à abandonner leurs parcelles de terres agricoles s‘ils reviennent dans leur ville natale, puisque seuls ceux enregistrés comme agriculteurs ont droit des terres, a rapporté l'agence de presse Xinhua.
« La réforme du hukou mettra une grande pression sur les gouvernements locaux, car elle va augmenter les dépenses publiques pour les services d'éducation, de santé et de retraite », a déclaré Yi Peng, chercheur au Centre chinois pour le développement urbain, relevant de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme.
« Le coût élevé des services publics apportés par la réforme du hukou devrait être payé conjointement par les gouvernements centraux et locaux, ainsi que par les entreprises d'Etat », a déclaré M. Yi.