L'arrestation et la détention d'une responsable consulaire indien à New York sur des accusations de fraude au visa a créé un tollé diplomatique, amenant des mesures de rétorsion contre les fonctionnaires du Département d'Etat à New Delhi.
Devyani Khobragade, vice-consul général d'Inde, a été arrêtée le 12 décembre après avoir déposé sa fille à l'école. Elle n'a pas été menottée jusqu'à ce qu'elle arrive au palais de justice, ce qu'une source familière avec les procédures judiciaires a qualifié auprès de CNN d'« acte de courtoisie qui n'est pas accordée à la plupart des gens », même aux criminels en col blanc présumés.
Selon les documents de la Cour, Mme Khobragade aurait présenté de faux documents pour obtenir un visa de travail pour sa femme de ménage, la payant moins que le montant indiqué.
L'affaire a déclenché l'indignation en Inde au sujet du traitement infligé à Mme Khobragade par les responsables de l'application de la loi des États-Unis. Mais elle a également suscité l'inquiétude des défenseurs de droits de l'homme en ce qui concerne le salaire de sa femme de ménage.
Le gouvernement indien a décrit comme barbare le traitement infligé à la diplomate par le système judiciaire américain. « Nous sommes choqués et consternés par la façon dont elle a été humiliée par les autorités américaines », a déclaré la semaine dernière le porte-parole des affaires extérieures indien Syed Akbaruddin. Il a qualifié le traitement dont a fait l'objet Mme Khobragade d'« absolument inacceptable ».
Les responsables indiens ont convoqué l'ambassadeur américain Nancy Powell, conservé les cartes d'identité des diplomates américains qui leur donnent des avantages diplomatiques, et retiré les barrières de sécurité installées devant l'ambassade des États-Unis à New Delhi. Plusieurs ministres et hommes politiques de haut rang ont également snobé une délégation du Congrès en visite. Le Département d'Etat américain a cherché à empêcher une aggravation des tensions, tout en reprochant au gouvernement indien ses mesures punitives.