Le tribunal spécial chargé de juger l'ancien président pakistanais Pervez Musharraf pour haute trahison a décidé de reporter le procès au 1er janvier prochain suite aux menaces de sécurité à l'encontre de l'accusé, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Le procès de M. Musharraf, dont l'ouverture est initialement prévue pour mardi, n'a pas pu se tenir, l'ex-président pakistanais ne s'étant pas présenté devant le tribunal après la découverte d'explosifs sur son chemin vers le tribunal.
La police a annoncé avoir découvert cinq kilos d'explosifs et des pistolets sur la route que le convoi de M. Musharraf devait emprunter pour se rendre au tribunal.
Mansoor Ali Khan, un des avocats de M. Musharraf, a informé le tribunal que son client ne pouvait comparaître devant les juges en raison de menaces à sa sécurité.
Le juge en chef du tribunal spécial, Faisal Arab, a requis les avocats de M. Musharraf de présenter une demande écrite sur les circonstances des menaces.
Le tribunal a décidé de reporter le procès au 1er janvier 2014, et rejeté la demande des avocats de M. Musharraf pour un ajournement de deux semaines, affirmant que toutes les dispositions sécuritaires seront prises pour la prochaine audience.
Le tribunal spécial, composé de trois juges issus de cinq cours supérieures du pays, a décidé d'intenter une action contre M. Musharraf, celui-ci étant accusé d'avoir abrogé la Constitution alors qu'il a imposé l'état d'urgence en novembre 2007. Selon des experts juridiques, les charges pourraient lui valoir la peine de mort ou l'emprisonnement à vie.
M. Musharraf a pris le pouvoir en 1999 à travers un coup d'Etat sans effusion de sang ayant renversé le gouvernement dirigé par le Premier ministre Nawaz Sharif.
Agé de 69 ans, l'ancien chef de l'armée a été libéré sous caution après avoir été impliqué dans trois procès très médiatisés, y compris l'assassinat de l'ancienne Premier ministre Benazir Bhutto en 2007.
M. Musharraf, qui est parti en exil à la suite de sa démission en 2008, est retourné en mars dernier au Pakistan pour prendre part aux élections législatives. Toutefois, sa candidature a été rejetée par la justice.