Le ministre pakistanais de l'Intérieur Chaudhry Nisar Ali Khan a déclaré samedi que l'ancien chef militaire Pervez Musharraf ne peut pas quitter le pays, son nom étant inscrit sur la liste des individus à qui l'Etat interdit tout voyage à l'étranger.
Ces commentaires sont survenus alors que de sérieuses spéculations circulent au Pakistan, voulant que M. Musharraf quitte le pays grâce à une entente avec le gouvernement.
Cependant, le ministre de l'Intérieur a confirmé que le nom de M. Musharraf se trouve sur la Liste des personnes interdites de sortie, et peut seulement quitter le pays sous l'autorisation de la plus haute instance juridique du pays.
"Le nom de M. Musharraf est inscrit sur la Liste des personnes interdites de sortie et n'en sera pas enlevé sans une décision de la cour", a déclaré M. Khan lors d'une conférence de presse à Islamabad.
Jeudi, la police a formellement arrêté l'ancien président dans l'affaire du meurtre d'Abdul Rashid Ghazi dans un raid militaire perpétré contre la Mosquée rouge en 2007. M. Ghazi, un leader religieux, faisait partie des 90 étudiants religieux décédés dans l'opération.
M. Musharraf a également été accusé dans l'affaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto en 2007, le meurtre du chef de tribu Nawab Akbar Bugti en 2006 et le placement illégal de juges de haut niveau en résidence surveillée au cours de son règne. Il avait déjà obtenu la liberté conditionnelle pour ces deux affaires.
L'ancien chef militaire fait également face à des accusations de haute trahison et le gouvernement a formellement approché la Cour suprême pour débuter le procès. Le Premier ministre Nawaz Sharif a lui-même estimé que M. Musharraf devrait être jugé pour haute trahison, pour avoir violé la constitution plusieurs fois lorsqu'il avait renversé son gouvernement en 1999 et pour avoir par la suite suspendu la constitution en 2007 lorsqu'il avait imposé l'état d'urgence.
La Cour suprême avait ordonné au gouvernement d'interroger M. Musharraf afin de déterminer pourquoi il avait chassé un gouvernement élu et dans quelles circonstances il avait suspendu la constitution en 2007.
Le ministère de l'Intérieur a indiqué que le Service fédéral des enquêtes a reçu l'ordre d'accélérer son enquête liée à l'affaire de haute trahison contre l'ancien président et de présenter le rapport le plus tôt possible. Les enquêteurs ont six semaines pour compléter leur travail, à ses dires.