Réclamant la liberté, des dizaines de milliers de demandeurs d'asile africains et leurs partisans en Israël ont entamé dimanche une grève de trois jours sur la principale place à Tel Aviv.
Scandant "Liberté, liberté, pas d'emprisonnement", les demandeurs d'asile ont exigé qu'Israël cesse de les arrêter et accepte leur demande d'asile.
Environ 50 000 demandeurs d'asile et réfugiés africains vivent en Israël, dont la plupart ont fui des poursuites judiciaires et le service militaire obligatoire en Erythrée ou des conflits au Soudan.
Le gouvernement israélien les a accusés d'entrer dans le pays illégalement et les considère comme un danger pour l'Etat hébreux.
"Nous sommes des réfugiés qui demandent la reconnaissance, la liberté et les droits de l'homme. Nous demandons qu'Israël nous traite de façon démocratique", a dit à Xinhua Kidane, demandeur d'asile érythréen.
"Même si nous perdons nos emplois, nous ne cesserons la protestation que lorsqu'Israël arrêtera les arrestations et libèrera tous les réfugiés", a indiqué à Xinhua Mutasim Ali, un militant et demandeur d'asile venu du Soudan.
M. Ali a fait savoir qu'ils envisageaient de marcher jusqu'au bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Tel Aviv et aux ambassades dans le but de les inviter à faire pression sur Israël pour qu'il annule la Loi anti-infiltration.
La Loi anti-infiltration votée par le gouvernement le 11 décembre 2013, permet à l'Etat hébreu d'arrêter les demandeurs d'asile et de les jeter en prison pour un an suivi d'une détention indéterminée sans révision judiciaire dans l'établissement "ouvert" de Holot dans le désert du Neguev. Les individus détenus à Holot sont soumis à l'appel nominal trois fois par jour et leur déplacement se limite aux zones avoisinantes. Holot est fermé la nuit.
Quelques jours après l'inauguration de Holot, environ 200 demandeurs d'asile s'en sont échappés et ont procédé à une marche de protestation à Jérusalem. Ils ont été joints par des milliers de demandeurs d'asile venus de Tel Aviv et d'autres villes. Ces deux dernières semaines, ils font des marches et des rassemblements.