Les membres du bureau du Sénat ont à nouveau voté contre la levée de l'immunité parlementaire de l'avionneur français Serge Dassault, qui occupe actuellement les fonctions de sénateur de l'Essonne (banlieue sud de Paris), dans le cadre d'une affaire d'achats de votes, a rapporté mercredi la presse française.
Sur les 26 membres du bureau, treize sénateurs ont voté contre la levée d'immunité de leur confrère, demandée par des juges d'instruction parisiens afin de pouvoir le placer en garde à vue dans le cadre de leur enquête. Douze voix favorables et une abstention ont, par ailleurs, été dénombrées.
Cette issue de vote favorable au sénateur UMP (Union pour un mouvement populaire, droite) et célèbre industriel français a aussitôt fait bondir plusieurs membres de la classe politique hexagonale, y compris ses opposants dans son fief de Corbeil-Essonnes.
"Le bureau du Sénat se dresse contre le travail de la police et de la justice. C'est une honte", a déclaré notamment le député socialiste de l'Essonne et conseiller général de Corbeil-Essonnes, Carlos Da Silva.
M. Dassault, qui est également le propriétaire du groupe aéronautique Dassault Aviation et le dirigeant du journal de droite français Le Figaro, est accusé d'"abus de biens sociaux", de "blanchiment et d'"achat de votes", faits présumés commis lors de son mandat de maire de Corbeil-Essonnes entre 1995 et 2009.
Le 3 juillet dernier, le bureau du Sénat avait rejeté une première demande de levée d'immunité le concernant, dans une affaire de tentative d'assassinat visant un jeune homme impliqué dans le réseau d'achat de votes imputé à ce magnat de l'industrie aéronautique française.