Les électeurs suisses ont voté dimanche à une courte majorité pour un plan visant à limiter l'immigration, constituant un revers pour le Gouvernement helvétique qui avait averti que cette mesure risque de nuire à l'économie et aux relations de la Suisse avec l'Union Européenne.
La télévision publique suisse SRF a annoncé que quelque 50,3% des électeurs ont voté pour une proposition de l'Union démocratique du centre (UDC), une formation nationaliste, visant à introduire des quotas pour tous les types d'immigrants. 49,7% ont voté contre cette proposition. La différence entre les deux côtés a été de moins de 30 000 voix, avec un taux de participation d'environ 56%.
La décision signifie que le gouvernement suisse va devoir renégocier les traités sur la libre circulation des travailleurs qu'il avait soigneusement élaborés avec l'UE. Jusqu'à présent, les citoyens de la plupart des Etats membres de l'UE pouvaient vivre et travailler en Suisse avec un minimum de formalités, alors que les citoyens suisses pouvaient faire la même chose dans le bloc de 28 nations qui entoure la nation alpine.
Il y a deux ans, la Suisse a introduit des quotas pour les immigrants en provenance de huit pays d'Europe centrale et orientale, une décision qui avait déjà attiré de vives critiques de l'UE. Quelques jours avant le vote, des groupes d'affaires avaient averti que la plupart des 80 000 personnes qui se sont installées en Suisse l'année dernière sont vitales pour l'économie du pays, et que réduire davantage l'immigration pourrait également faire perdre des emplois aux citoyens suisses.
Près d'un quart des 8 millions de personnes vivant en Suisse sont des étrangers, en partie du fait que l'économie de la Suisse est saine et que les salaires y sont élevés, mais les lois restrictives sur la citoyenneté suisse veulent aussi dire que beaucoup de gens qui sont nés dans le pays ou y vivent depuis longtemps n'ont pas un passeport suisse, ce qui renforce la proportion des étrangers par rapport à d'autres pays.