La démission du Premier ministre italien Enrico Letta, annoncée jeudi, a suscité la nervosité des marchés quant au changement des politiques économiques.
Les spéculations sont nombreuses dans les médias : le secrétaire général du Parti démocratique Matteo Renzi, 39 ans, pourrait remplacer M. Letta à la tête du troisième gouvernement du pays d'ici dix mois, devenant ainsi le plus jeune Premier ministre depuis l'établissement de la République italienne après la Seconde Guerre mondiale.
Cependant, la question qui se pose pour nombre d'Italiens est de savoir si le nouveau Premier ministre sera en mesure de tirer l'Italie hors de son malaise économique continu.
Angelino Alfano, un membre du gouvernement Letta, a estimé que la vigueur et la compétence en matière de leadership de M. Renzi, combinées avec les chiffres positifs de croissance du produit intérieur brut pour le mois de janvier, préparent le terrain pour M. Renzi qui pourra repartir sur les chapeaux de roue.
Pourtant, les incertitudes restent présentes. Alors que l'économie italienne a accusé une croissance très faible au quatrième trimestre de 2013, l'économie a reculé dans son ensemble au cours des cinq dernières années, si l'on rapporte les chiffres aux données par habitant, une tendance qui ne changera probablement pas cette année.
Le taux de chômage reste élevé en Italie malgré quelques signes d'une reprise économique progressive, et le niveau de confiance des consommateurs demeure bas, comme toujours.
De récents sondages ont montré que M. Renzi est plus populaire que d'autres personnalités politiques en Italie.
D'après l'entreprise de sondage, Opinioni, près de 60% des Italiens ont affiché une opinion "très positive" ou "assez positive" quant à M. Renzi, tandis que les autres politiciens n'obtiennent pas plus de 40%.
Fort de son large soutien, M. Renzi pourrait pousser des réformes qui seraient non sans difficulté.
"Les défis auxquels fera face le gouvernement Renzi sont énormes", a jugé Javier Noriega , économiste en chef des banquiers d'investissement Hildebrandt et Ferrar à Milan. "Il a dit vouloir créer des emplois et de la croissance économique, mais jusqu'à présent, nous avons peu d'indications sur la façon dont il va procéder", a-t-il relevé.
Le départ imminent de M. Letta a été largement anticipé, mais cela n'empêche pas les investisseurs de réagir vivement à l'annonce officielle de sa démission. Jeudi, l'indice sur la Bourse de Milan a baissé de plus de 1%, tandis que le rendement des obligations à dix ans a été légèrement supérieur sur les marchés secondaires, en atteignant 3,80%.