Des discussions sont en cours entre le mouvement islamiste Hamas et le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, en vue de la formation d'un comité de suivi chargé de mettre en oeuvre l'accord historique de réconciliation nationale, a fait savoir un responsable du Hamas mercredi.
Bassim Naïm, membre du bureau politique du Hamas à Gaza, a indiqué à Xinhua que l'objectif du comité était de garantir l'accord de réconciliation nationale entre les deux formations palestiniennes précédemment rivales, qui ont décidé en avril dernier de mettre de côté leurs différends politiques et de former un gouvernement d'unité nationale.
M. Naïm a ajouté que le comité s'emploierait à résoudre tous les problèmes qui pourraient surgir dans l'application de l'accord de réconciliation.
Le comité oeuvrera au regroupement des institutions gouvernementales et des appareils de sécurité ainsi qu'au retour des employés qui ont arrêté de travailler en 2007, a-t-il poursuivi.
D'après M. Naïm, l'un des problèmes principaux auquel s'attaquera le comité est l'ouverture du point de passage de Rafah entre l'Egypte et la bande de Gaza, que les autorités égyptiennes ont fermé pendant de longues périodes depuis la destitution en juillet dernier du président islamiste égyptien Mohamed Morsi, lequel était favorable au Hamas.
Dimanche, le gouvernement d'unité nationale palestinien a été investi en présence du président Mahmoud Abbas dans la ville de Ramallah en Cisjordanie.
Le Premier ministre du gouvernement d'unité nouvellement nommé a récemment déclaré que le gouvernement adopterait le programme politique de M. Abbas et respecterait les accords précédemment signés avec Israël, suggérant ainsi une influence politique limitée du Hamas au sein du nouveau gouvernement.
Cependant, M. Naïm a estimé que ces propos du Premier ministre correspondaient à des "manoeuvres politiques" et il a souligné que le gouvernement d'unité n'était pas politique mais qu'il s'occuperait essentiellement des problèmes quotidiens rencontrés par les Palestiniens.
"Nous avons convenu d'un gouvernement technocratique sans programme politique qui s'occupera principalement de reconstruire Gaza et de préparer les élections", a-t-il dit.
M. Naïm a précisé que M. Abbas allait mettre sur pied un autre comité chargé de réactiver l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), lequel se réunira dans deux semaines dans un pays arabe, peut-être en Jordanie ou au Koweït.
Le nouveau gouvernement de consensus met un terme à sept années de division politique qui ont débuté lorsque le Hamas a pris le contrôle de Gaza en juin 2007 en évinçant les partisans de M. Abbas, qui a continué de gouverner en Cisjordanie.
Les Etats-Unis, l'Union européenne et plusieurs pays arabes ont annoncé qu'ils reconnaîtraient le gouvernement d'unité et qu'ils le considéreraient comme le gouvernement du peuple palestinien.
Cette nouvelle donne politique exaspère le gouvernement israélien, qui a fait savoir qu'il boycotterait le nouveau gouvernement palestinien et a exhorté la communauté internationale à faire de même.