Visitors examine photos of survivors at the Nanjing Massacre Memorial Hall on April 5, Tomb Sweeping Day. LI WENBAO / FOR CHINA DAILY |
Séoul pourrait suivre l'exemple de Beijing et soumettre une demande à l'UNESCO pour que les générations futures se souviennent du traumatisme des "femmes de réconfort" et les archiver dans le cadre du programme Mémoire du Monde de l'ONU.
La tragédie des femmes de réconfort
Préserver les douloureux souvenirs de ces femmes est un devoir partagé d’une grande urgence pour l'Asie de l'Est, et de n'est pas une question de "manoeuvre politique", ont déclaré des hauts diplomates et observateurs chinois et coréens.
Kim Dong-gi, directeur général des affaires culturelles du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, lors d'un forum diplomatique dans la capitale chinoise, a indiqué qu'il avait pris note de la demande de Beijing, et que les deux pays partageaient une histoire commune à cet égard.
Bien que Séoul envisage d’intervenir, une demande officielle n'a pas encore été faite, selon le responsable.
«L'esprit de l'UNESCO est de poursuivre la paix, et nous sommes en mesure de coopérer», a annoncé Kim Dong-gi.
Tokyo avait protesté mercredi contre la décision de la Chine de présenter une telle demande auprès de l’UNESCO. Le pays nippon a pourtant fermé les yeux sur le comportement de son armée impériale forçant les femmes asiatiques à l'esclavage sexuel, et a tenté de faire des "femmes de réconfort" une question de négociation diplomatique, d’après certains observateurs.
Li Zhaoxing, président l’Association chinoise de diplomatie publique et ancien ministre des Affaires étrangères, a déclaré que les politiciens japonais "doivent avoir une compréhension correcte" des faits historiques.
Ces remarques ont été faite au milieu des préoccupations croissantes chez les voisins asiatiques du Japon au sujet de la dénonciation explicite lundi du Premier ministre japonais Shinzo Abe, à propos de la "Déclaration Kono", qui avait présenté ses excuses pour les atrocités commises en temps de guerre.
En 1993, le secrétaire général du Cabinet de Tokyo, Yohei Kono, a reconnu que l'armée impériale avait forcé les femmes à se prostituer, en appelant à poursuivre les recherches et que la question devait être traitée dans les manuels scolaires japonais.
Pour Lee Dong-ryul, professeur du département des études chinoises à l'Université féminine de Dongduk à Séoul, la question des femmes de réconfort est un «sujet très sensible» en Corée, et il est "un devoir pour le gouvernement japonais" de faire face à son histoire.
Moon Heung-ho, doyen de l'École de hautes études internationales et directeur de l'Institut d'études chinoises à l'Université Hanyang de Séoul, a souligné que les politiciens japonais savaient parfaitement que le commandement militaire et le gouvernement du pays pendant la guerre ont eu un lien direct ou indirect à l'élaboration de la mise en place du système de femmes de réconfort.
Zhou Qing'an, un professeur de diplomatie publique à l'Université de Tsinghua à Beijing, a lui déclaré: «Le déni fréquent ou la dénonciation de la Déclaration Kono faite par les hommes politiques japonais a projeté l'un des côtés les plus sombres de l'image nationale du Japon».