La Russie est "extrêmement préoccupée" par la mainmise d'extrémistes sur un dépôt d'armes chimiques en Irak, a indiqué jeudi le ministère russe des Affaires étrangères.
"Non seulement cela entrave la tâche en remettant en cause les délais de destruction des armes chimiques en Irak fixés par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), mais cela représente aussi une menace très sérieuse d'utilisation possible de produits par les extrémistes en Irak et dans les pays voisins tels que la Syrie", a déclaré le porte-parole du ministère Alexandre Loukachevitch, cité par l'agence de presse Interfax.
M. Loukachvitch a indiqué que les représentants irakiens à l'OIAC avaient officiellement confirmé que des membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) avaient lancé une offensive et pris le contrôle du site d'armes chimiques d'Al-Muthanna situé au nord-ouest de Bagdad, où sont stockés des produits restants provenant de l'ancien programme d'armes chimiques du pays.
La situation en Irak se détériore, et cela "dépasse les frontières nationales et prend une dimension régionale", a ajouté le porte-parole, tout en soulignant que la Russie était solidaire des autorités irakiennes dans leur lutte contre le terrorisme et leur volonté de faire émerger un dialogue national pour trouver un consensus.
Par ailleurs, M. Loukachevitch a indiqué les 40 kg de composés nucléaires dont se sont emparés les insurgés dans la ville irakienne de Mossoul ne présentaient pas de menace en ce qui concerne la non-prolifération nucléaire.
Mardi, le représentant permanent de l'Irak auprès de l'ONU, Mohamed Ali Alhakim, a déclaré que les composés d'uranium, conservés à l'université de Mossoul pour des recherches scientifiques, avaient été pris par les insurgés.
D'après une évaluation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le produit volé est de l'uranium qui n'est que faiblement enrichi et il ne risque pas de menacer la sécurité.