La vidéo montrant la décapitation de David Haines, qui a été mise en ligne le samedi 13 a une fois de plus suscité l'horreur dans le monde entier. Travailleur humanitaire écossais, il travaillait pour l'ONG française Acted, et avait été enlevé en Syrie en mars 2013. La vidéo mettant en scène l'exécution du journaliste américain Steven Sotloff, les djihadistes de l'Etat islamique l'avait désigné comme la prochaine victime.
Dans un article publié le 13 septembre, avant même que l'atroce nouvelle ne soit connue, le New York Times avait publié un long entretien avec Barack Obama dans lequel le président des Etats-Unis est revenu sur le débat qui ressurgit à chaque prise d'otages et en particulier lorsque des otages sont exécutés: le paiement d'une rançon, exprimant sa « frustration vis-à-vis du fait que les Français paient des rançons aux terroristes, affirmant que les Américains enlevés ont une valeur inférieure parce que les Etats-Unis ne le font pas (...) », ajoutant que « les Etats-Unis ne paient pas de rançons aux terroristes », mais remarquant avec irritation que « le président français François Hollande dit que son pays ne paie pas, alors qu'en fait, oui ».
Selon Joshua Keating, analyste en politique étrangère et journaliste, « La politique américaine consistant à ne pas verser de rançon contraste avec celle de gouvernements européens, qui passent souvent des accords sous le manteau pour ramener leurs citoyens à la maison. La conséquence, c'est que, alors que des dizaines de citoyens européens ont été libérés par des groupes terroristes ces cinq dernières années, très peu d'Américains ou de citoyens britanniques –dont les gouvernements ne paient également généralement pas de rançon– en sont sortis vivants », car, a-t-il précisé, les Etats-Unis refusent notamment de payer des rançons, parce que « l'argent versé aux terroristes a provoqué des dommages indéniables, procurant aux groupes liés à al-Qaida un revenu estimé à 125 millions de Dollars US depuis 2008 ».