Au moment où une trentaine de pays se sont engagés à lutter par « tous les moyens » contre l'Etat islamique, l'armée de l'air américaine a élargi sa campagne de frappes aériennes en Irak en visant pour la première fois les islamistes près de Bagdad, alors que, dans le même temps, ils ont abattu mardi un avion militaire syrien qui était en train de bombarder Raqa, bastion du groupe djihadiste en Syrie.
Selon un officier irakien, la première frappe américaine près de Bagdad a visé une position de l'Etat Islamique à Sadr al-Youssoufiya, à 25 km au sud-ouest de la capitale irakienne, afin, a précisé le Centcom, le commandement de l'armée américaine chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale, de soutenir l'armée irakienne « dans son offensive contre les terroristes » islamistes. Sadr al-Youssoufiya se trouve au bord de l'Euphrate, entre le bastion djihadiste de Falloujah et Jurf al-Sakhr, où l'armée irakienne, appuyée par des milices alliées se bat actuellement et a du mal à y tenir ses positions.
Barack Obama avait dévoilé mercredi dernier la nouvelle stratégie américaine destinée à « affaiblir et, à terme, détruire » le groupe extrémiste sunnite. Outre le renforcement de la campagne aérienne en Irak, le Président américain avait évoqué d'éventuelles frappes contre les positions de l'Etat Islamique en Syrie, ce qui n'a pas eu lieu jusqu'à présent.
La stratégie élaborée contre le groupe armé, « c'est bien plus que des frappes », a souligné le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a terminé à Paris une tournée marathon qui l'a mené à Bagdad, Amman, Djeddah, Ankara et Le Caire. Les discussions devraient continuer à New York le 19 septembre à l'occasion d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU, alors que le général Martin Dempsey, chef d'état-major des armées des États-Unis, a laissé entendre de son côté que l'envoi de troupes au sol pourrait à terme être nécessaire.