Les électeurs écossais ont rejeté l'indépendance de la Grande-Bretagne, choisissant de préserver une union de plus de 300 ans, lors d'un référendum qui a envoyé des ondes de choc à travers l'Europe et a ouvert la porte à la poursuite du tumulte politique en Grande-Bretagne. Avec une participation moyenne de 85%, les électeurs ont porté un coup décisif à ce scrutin controversé qui aurait mis fin à l'union de l'Ecosse avec l'Angleterre, pays de Galles et Irlande du Nord.
Même si les votes ne sont pas tous dépouillés, le non à l'indépendance, avec 55% contre 45% pour l'indépendance, a pris une telle avance qu'il ne sera pas renversé. Le résultat est un coup dur pour le Premier ministre Alex Salmond et son Parti national écossais, qui a tout fait pour obtenir ce référendum quand il a remporté la majorité au parlement régional écossais en 2011.
« Ne parlons pas de la distance que nous n'avons pas su combler », a déclaré M. Salmond dans un discours reconnaissant la défaite, prononcé tôt vendredi. « Un mouvement est en cours en Ecosse, qui fera avancer cette nation vers l'avant, et nous allons aller de l'avant comme une seule nation ». La Vice-premier ministre Nicola Sturgeon a qualifié le résultat de « déception personnelle et politique profonde », mais a dit à la BBC que « le pays a été changé pour toujours ».
Alistair Darling, le chef de file de la campagne du « Non » a quant à lui parlé d'un « résultat important pour l'Ecosse, mais aussi pour le Royaume-Uni dans son ensemble ». Disant tendre la main aux partisans de l'indépendance, il a ajouté « Nous devons aussi reconnaître que le débat a créé des divisions assez profondes dans notre pays ... Ces divisions doivent maintenant être prises en compte ».
L'indépendance est depuis longtemps un objectif des nationalistes écossais. Mais alors que le résultat n'est pas ce qu'ils avaient espéré, l'Ecosse, en tout cas, est toujours prête à arracher plus de pouvoirs du gouvernement central à Londres. Dans l'espoir de calmer les Ecossais mécontents, les trois principaux partis politiques de Grande-Bretagne ont promis le mois dernier de transférer plus de contrôle sur la politique fiscale et les dépenses publiques au gouvernement semi-autonome d'Edimbourg. « L'Ecosse attend que ces promesses soient rapidement honorées », a déclaré Alex Salmond.