Le Premier ministre français Manuel Valls a condamné avec fermeté les "déchaînements de violence délibérée" survenus samedi après-midi à Nantes et à Toulouse, où "des actes graves de dégradations de biens publics et privés, des incendies volontaires et des jets de projectiles dangereux ont été recensés", a annoncé Matignon dans un communiqué.
"Une nouvelle fois, comme cela s'est déjà produit à Sivens ces dernières semaines, des policiers et des gendarmes, agents du service public, ont été directement visés par des cocktails molotov et des jets d'acide susceptibles de causer des blessures graves. Un policier a été blessé de ce fait. La maîtrise professionnelle des forces de sécurité doit être saluée", a indiqué le Premier ministre dans le communiqué.
Alors même que les services de l'Etat "coopèrent pleinement" avec la justice dans l'enquête, aucun recours à la violence, ni aucune atteinte à l'ordre républicain ne seront tolérés, a souligné M. Valls, ajoutant que la justice sera saisie de chaque acte de violence.
"Ces comportements anti-démocratiques bafouent le droit légitime des manifestants pacifiques de s'exprimer sur le territoire national et sont une insulte à la mémoire de Rémi Fraisse", a poursuivi M. Valls.
Ils font également obstacle au bon fonctionnement de la démocratie locale et au dialogue conduit sur le projet de Sivens, a-t-il estimé.
Six jours après le décès du militant écologiste, Rémi Fraisse, tué par l'explosion d'une grenade offensive lancée par un gendarme sur le site du barrage de Sivens, plusieurs manifestations "contre les violences policières" ont eu lieu samedi en France. Des rassemblements étaient notamment prévus à Dijon, à Lille et à Nice.
A Nantes et Toulouse, des violences ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. Au moins cinq personnes ont été blessées à Nantes et des bouteilles d'acide ont été lancées par des manifestants contre les forces de l'ordre, selon le préfet de Loire-Atlantique. 16 personnes ont été interpellées, selon la chaîne d'information Itélé.
A Toulouse, des échauffourées ont eu lieu dans le centre-ville, au moins six personnes ont été interpellées, selon la presse.
Le jeune militant écologiste de 21 ans, Rémi Fraisse, est décédé dimanche dernier après avoir été touché par l'explosion d'une grenade tirée par la gendarmerie lors d'un rassemblement contre le barrage contesté de Sivens, dans le Tarn. Ce drame a provoqué depuis lundi une violente polémique entre les écologistes et le gouvernement, en déclenchant plusieurs manifestations dans plusieurs villes en France.