Alors que le temps gris en a gardé plusieurs à l'intérieur en ce jour de Thanksgiving, les manifestations dans quelque 170 villes des Etats-Unis contre l'acquittement d'un policier blanc qui a abattu un adolescent noir non armé semblent s'être calmées après trois jours.
Cependant, l'indignation du public face à la discrimination raciale et les débats sur les relations interraciales ne semblent pas en voie de s'apaiser.
Le père de la victime Michael Brown avait auparavant indiqué que la décision du grand jury avait transformé sa perception des Etats-Unis.
"Ça m'a seulement fait voir que nous ne vivons pas dans le pays que nous croyions, ou que je croyais. C'est ce que tout le monde dit tout le temps, pour une belle petite minute: que c'est un Etat raciste", a-t-il affirmé.
Bien que la décision du jury était basée sur des preuves et conforme aux procédures légales, le meurtre, ainsi que plusieurs autres cas similaires impliquant des Noirs, a déçu le public et soulevé des accusations de brutalité policière à l'échelle locale et internationale.
Pour la communauté noire, le meurtre de Brown était le dernier d'une longue série d'abus subis au quotidien aux mains de la police locale, a rapporté le New York Times dans son éditorial, déplorant le fait que les procédures du grand jury se sont déroulées dans le secret.
Selon un récent compte rendu d'homicides justifiables rapportés au FBI, près de deux fois par semaine aux Etats-Unis, un officier de race blanche a tué une personne de race noire dans une période de sept ans s'étant terminée en 2012, et 18% des victimes noires étaient âgées de moins de 21 ans, par rapport aux 8,7% de Blancs.
Le meurtre de Brown à Ferguson n'était pas un événement isolé pour la police américaine. De longues périodes de ségrégation, de racisme et de marginalisation des minorités ont initié le fléau de la division communautaire et des émeutes sociales.
La question raciale aux Etats-Unis apparait comme un volcan actif qui peut entrer en éruption à tout moment, a déclaré le Washington Post.
Bien que le Civil Rights Acts de 1964 a été adopté il y a cinq décennies et que Barack Obama a été élu comme premier président afro-américain pour deux mandats consécutifs, le développement général de la communauté noire est loin derrière celui de la communauté blanche.
Le Los Angeles Times a rapporté que le taux de pauvreté parmi les 12% d'Américains noirs est trois fois supérieur à celui des Blancs, et que la pauvreté explique le taux de criminalité chez les Noirs, qui résulte en l'usage excessif de la force par la police lors de situations d'urgence impliquant des Noirs.
Ferguson, une banlieue du comté de St-Louis dans l'Etat du Missouri, abrite les relations raciales les plus tendues aux Etats-Unis, avec un taux de chômage de 26% pour les Noirs contre 6,2% pour les Blancs.
Darren Wilson, qui a tiré sur Brown et dont les allées et venues n'ont pas été rendues public depuis quelques mois, effectuait les dernières démarches avec des responsables de la ville pour remettre sa démission, a confié son avocat Neil Bruntrager.
Pour sa part, Darren Wilson avait auparavant déclaré qu'il vivait dans la peur alors qu'il se cachait en attendant la décision du jury.