Dans l'est de l'Ukraine, depuis le 9 décembre, a commencé la « Journée du silence », visant à suspendre les opérations militaires. Un cessez-le-feu a vu le jour dans ce pays, mais en attendant, les relations entre la Russie et les pays de l'UE, restent toujours une énigme complexe.
Le 6 décembre, François Hollande, sur la voie du retour après sa visite au Kazakhstan, a soudainement fait un détour pour se rendre en Russie. Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie, c'est la première visite d'un dirigeant occidental dans ce pays. L'initiative européenne de tendre un rameau d'olivier a été naturellement acceptée avec joie par la Russie. Dans son message annuel à l'Assemblée fédérale du 4 décembre, Vladimir Poutine a affiché une position diplomatique particulièrement ferme. Mais alors pourquoi, quelques jours plus tard, a-t-il commencé à adopter une attitude plus conciliante envers l'Europe ?
À cet égard, Sun Zhuangzhi, Secrétaire général du Centre de recherche sur l'Organisation de coopération de Shanghai à l'Académie chinoise des sciences sociales, estime que la Russie cherche à séparer les États-Unis de l'Europe. Sur le plan économique, l'UE et la Russie sont complémentaires, mais celle-ci a aussi beaucoup à faire.
Au minimum, l'arme de l'énergie de la Russie a provoqué un choc en Europe. Après l'abandon par la première de son plan de gazoduc « South Stream », les pays qui étaient situés le long de celui-ci ont attribué cette perte de la confrontation entre la Russie et l'Europe. Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a déclaré sans ambages que « Nous avons payé le prix de la lutte entre les grandes puissances ». Les sanctions économiques bilatérales ont affecté les deux parties, poussant aussi les pays européens à essayer également d'améliorer leurs relations avec la Russie. Le commerce annuel total entre l'Europe et la Russie se montait à environ 340 milliards de Dollars US, mais avec l'escalade des sanctions économiques, le volume du commerce de cette année a été considérablement réduit.
Non seulement l'UE a besoin de la Russie, mais inversement, la Russie a tout aussi besoin de l'Europe. Selon les prévisions du FMI, du fait de la chute des prix du pétrole et des sanctions occidentales, la croissance économique russe pourrait n'atteindre que 0,3% seulement cette année. Si jamais la faiblesse des prix internationaux du pétrole perdurait, il serait très important pour la Russie de rétablir des relations amicales avec l'Europe si elle veut stimuler son développement économique.