Le gouvernement kenyan a présenté mardi devant le Parlement une série de propositions pour amender les lois sur la sécurité, qui octroient davantage de pouvoirs aux agences de l'État et de la sécurité pour aider à contrecarrer les activités terroristes dans ce pays.
Le Projet de loi sur la sécurité amendée de 2014 prévoit un durcissement de la surveillance des terroristes et autres éléments criminels, ainsi que des peines plus dures contre les personnes jugées comme des menaces pour la sécurité nationale.
Le président de la Commission parlementaire sur l' administration et la sécurité nationale, Asman Kamama, qui a présenté ce projet de loi au Parlement, a appelé à l'adopter au plus vite face à la recrudescence d'attentats terroristes dans le pays.
"Nous avons besoin de cette loi pour hier et je demande instamment à la Chambre de l'autoriser", a déclaré M. Kamama en appelant ses collègues à réduire le délai avant la publication de cette loi de 14 jours à un seul jour.
Cette loi survient alors que des opérations de combattants somaliens sèment la terreur en Somalie et au Kenya ces dernières années, avec des attentats coordonnés contre des hôtels, des centres commerciaux, et d'autres zones civiles.
Les amendements proposés adopteront des peines plus radicales, dont une peine de réclusion de 20 ans pour toute personne reconnue coupable d'avoir encouragé ou aidé le terrorisme dans le pays.
Si elle est adoptée, cette nouvelle loi permettra la détention de personnes sans procès au-delà des 24 heures prévues dans la Constitution. Elle donnera également aux services de renseignement nationaux (NIS) des pouvoirs illimités pour surveiller les communications, sans mandat d'un tribunal.
Cette loi amende également la loi NIS autorisant les agents de police à arrêter et détenir des personnes qu'ils voient commettre des crimes graves ou qu'ils surprennent en possession d'objets ou matériels pouvant servir à commettre des crimes graves.
Actuellement, les agents du NIS n'ont pas le pouvoir d'arrêter et de détenir des suspects mais uniquement de collecter des renseignements.
Les amendements proposés interdiraient également comme un délit la publication ou la diffusion de photos de victimes d'attentats terroristes sans le consentement de la police ou de la victime.
De telles diffusions, qui entravent les enquêtes et opérations de sécurité dans les affaires de terrorisme, encourront une peine de prison de trois ans, une amende de 55.600 dollars, ou les deux.
Tout étranger qui entre dans le pays ou le traverse aux fins de participer à des activités terroristes au Kenya ou ailleurs encourra par ailleurs une peine de prison pouvant atteindre 30 ans.
Afin de lutter contre l'utilisation croissante de lieux de culte, et en particulier de mosquées, pour prêcher des idéologies incitant au terrorisme ou pour stocker des armes, toute personne reconnue coupable de telles actes encourra une peine de 30 ans de prison.