La politique de l'immigration française plus restrictive
Cependant, en France, l'application de la politique du multiculturalisme reste entre les deux. Selon une enquête, plus de 92% des Français estiment que le racisme est largement présent en France, et moins de 10% des Français consentent à vivre en harmonie avec les immigrants. Le phénomène le plus problématique a été la montée du « Front national ». Ayant une position extrêmement nationaliste et xénophobe, le « Front national » s'est opposé au multiculturalisme. L'objectif de Marie Le Pen a été « zéro » immigrant. Depuis sa fondation en 1972, le « Front national » bénéficie d'un taux de soutien en hausse permanente. Après les attentats du 11 septembre, la France a resserré ses politiques de l'immigration, notamment à l'égard des musulmans. En 2003, le Président Chirac a promulgué la loi interdisant toute marque religieuse dans les écoles publiques, comme le burqa pour les femmes musulmanes.
Pour les immigrants de la deuxième génération, ils sont différents de leurs parents sur plusieurs points : ils ont reçu l'éducation européenne sur la liberté et l'égalité, ils souhaitent s'intégrer dans la société française et accéder aux droits égaux comme leurs pairs locaux. Or, les différences de couleur de peau, de langue et d'habitudes de vie rendent le processus d'intégration difficile. A l'évidence, ils ne peuvent pas non plus retourner dans le pays d'origine de leurs parents. Une crise d'identité, liée à leurs compétences sociales relativement faibles, a créé un terrain favorable à l'extrémisme.
Après l'attaque de « Charlie Hebdo », en défendant la liberté d'expression, les Français ont commencé à réfléchir sur la position de la France et de ses politiques à l'égard des musulmans. Or ce problème sera difficile à résoudre. En Europe, l'application la plus radicale de la politique du multiculturalisme est en Angleterre : les filles musulmanes peuvent porter un voile de la même couleur que leur uniforme ; les musulmans de l'armée britannique peuvent garder une barbe courte et ils disposent de salles de prière et de plats hallal ; les femmes policières et officières musulmanes portent un foulard conçu spécifiquement pour leur identité. Cependant, ces mesures n'ont pas empêché la mort d'un soldat, tué en mai 2013 en plein jour par un immigré musulman de la deuxième génération. La Norvège est toujours considérée comme un modèle d'intégration raciale d'excellence, mais c'est le même pays qui a connu en 2011 le crime de Breivik dont la tuerie a causé la mort de 77 personnes.
Bref, sur la question des immigrants musulmans, les pays européens font face à un dilemme. Depuis 2011, les dirigeants des pays européens, dont la France, ont reconnu l'échec de la politique du multiculturalisme. Quelle alternative alors ? La réponse n'est pas évidente.