Le déficit commercial de la Tunisie s'est retrouvé, en 2014 à un "niveau inquiétant" pour atteindre 13.635,9 millions de dinars (un dinar vaut 0,52 dollar américain, USD) contre 11.808,2 millions de dinars en 2013, a annoncé mercredi l'Institut national de statistiques (INS) de Tunisie.
En effet, ce déficit dont 26,7% émanant du déficit de la balance énergétique, se manifeste par la disproportion de 2,5 points de la couverture des importations par les exportations, soit à 67,6%.
Quant aux échanges commerciaux de la Tunisie sur toute l'année 2014, le déficit a touché certains marchés dont la Chine, la Russie, l'Italie et l'Espagne, précise l'INS.
Toutefois, le bilan de l'INS montre une légère progression des exportations à raison de 2,5% en 2014 parallèlement à une hausse de 6,4% des importations.
La poursuite du déficit de la balance commerciale continue à faire le souci majeur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), lequel a passé de 3,3% du PIB en 2013 à 8,9% en 2014 et devrait toucher la barre de 7,5% en 2015, avait récemment mis en garde le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari.
"Pareille situation pourrait engendrer un dangereux dérapage", s'est exprimé M. Ayari lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre de l'Economie Hakim Ben Hamouda, en date du 12 janvier.
Le recul des exportations tunisiennes en 2014 s'impute principalement à la chute à hauteur de 16,2% des exportations en agriculture et en industries alimentaires. En plus, la régression des exportations du pétrole brut a affecté directement les exportations énergétiques dont la baisse est estimée à 11,1%.
Représentant 74,3% de l'ensemble des échanges commerciaux avec l'étranger, les exportations tunisiennes vers l'Union européenne a progressé de 6,9% à cause d'un accroissement des ventes sur les marchés britannique et allemand, essentiellement.
Pour ce qui est des échanges commerciaux de la Tunisie avec les pays arabes, les exportations avec la Libye et le Maroc, voisins, ont rétrogradé de 19,8% et 2,4%, respectivement. Toutefois, les ventes sur le marché algérien ont remarquablement évolué, soit de 32,9%.