Accord sur un cessez-le-feu en Ukraine conclu à Minsk

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

13.02.2015 08h28

Les participants aux pourparlers du sommet de Minsk ont annoncé jeudi que les dirigeants de l'Allemagne, de la France, de la Russie et de l'Ukraine ont conclu un accord pour mettre fin aux combats dans l'Est de l'Ukraine. L'accord conclu après de difficiles négociations qui ont duré toute la nuit dans la capitale biélorusse Minsk comprend un cessez le feu qui entrera en vigueur le 15 février, suivi par le retrait des armes lourdes.

La nouvelles arrive alors que l'Ukraine s'est vue offrir une bouée de sauvetage de 40 milliards de Dollars US par le Fonds monétaire international pour lui éviter un effondrement financier. Selon le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, l'accord du sommet de Minsk offre un espoir pour l'Est de l'Ukraine. « Après 17 heures, les négociations à Minsk se sont achevées : cessez-le-feu à partir du 15 février à zéro heure, puis retrait des armes lourdes. C’est là que réside l'espoir », a déclaré Steffen Seibert, le porte-parole de Mme Merkel, sur Twitter.

« Nous avons réussi à nous mettre d'accord sur l'essentiel », a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Selon une déclaration commune distribuée par le Kremlin, les quatre dirigeants s'étaient engagés à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. « La principale chose à laquelle nous sommes parvenus, c'est que de samedi à dimanche, un cessez le feu général devrait être déclaré, sans la moindre condition », a déclaré aux journalistes le président ukrainien Petro Porochenko.

Le président français François Hollande a dit qu'il y avait encore beaucoup de travail à faire sur la crise en Ukraine, mais que l'accord était une chance réelle d'améliorer la situation. Il a dit que les séparatistes pro-russes, qui ont à un moment semblé rejeter l'accord, l'ont finalement signé. Angela Merkel et François Hollande avaient rejoint Petro Porochenko et Vladimir Poutine pour une séance marathon de négociation qui a commencé tôt mercredi soir et s’est poursuivie jusqu'à jeudi matin. Les discussions du sommet ont eu lieu alors que les séparatistes pro-russes accentuaient la pression sur Kiev en lançant certains des pires combats de la guerre, comme ceux de mercredi, qui ont coûté la vie à 19 soldats ukrainiens dans des attaques qui ont eu lieu près de la ville ferroviaire de Debaltseve.

Face à l'escalade des combats, Washington a commencé à parler ouvertement d'armer l'Ukraine pour qu'elle puisse se défendre contre « l'agression russe », ce à quoi l'Europe s'oppose, car cela laisserait entrevoir la perspective d'une guerre par procuration au cœur de l'Europe entre les anciens ennemis de la Guerre froide. Le résultat des pourparlers de Minsk devrait influencer les discussions lors du sommet de l'UE à Bruxelles jeudi, lorsque des sanctions contre Moscou seront à l'ordre du jour. L'accord pourrait probablement signifier une ligne plus douce envers Moscou. Angela Merkel et François Hollande devaient arriver en retard à la réunion de Bruxelles, mais ils devraient inciter l'Union Européenne à soutenir l'accord de Minsk.