Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a parlé mardi, au téléphone, avec le président russe Vladimir Poutine, et lui a dit que sa décision de vendre à l'Iran des systèmes sophistiqués de missiles antiaériens mettra en danger la sécurité de la région.
Selon un communiqué publié par le cabinet du Premier ministre, M. Netanyahu a exprimé les graves préoccupations d'Israël concernant la décision russe de vendre des systèmes de missiles S-300 à l'Iran.
"Cette vente ne pourra qu'encourager les agressions de l'Iran dans la région et compromettra encore davantage la stabilité au Moyen-Orient", a dit M. Netanyahu à M. Poutine.
Le Premier ministre a ajouté dans un communiqué ultérieur que le contrat était "le résultat de l'accord-cadre conclu entre l'Iran et les puissances mondiales."
Lundi, des responsables russes ont fait savoir que suite à la conclusion de l'accord-cadre par l'Iran et les six puissances mondiales (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie et Allemagne) au début du mois d'avril, le président Poutine avait signé un décret abrogeant l'interdiction de livrer des missiles antiaériens S-300 à l'Iran. Les parties cisèleront les détails de l'accord jusqu'au 30 juin.
La décision de Moscou a déclenché les vives condamnations de responsables israéliens, le ministre du Renseignement Youval Steinitz estimant, par exemple, que la levée des sanctions pesant sur l'Iran sera "exploitée pour armer le pays plutôt que pour améliorer le bien-être du peuple iranien".
Des responsables de la défense israélienne estiment que les systèmes de missiles S-300 pourraient aider l'Iran à se défendre contre d'éventuelles frappes aériennes ciblant ses installations nucléaires, des attaques que des responsables israéliens avaient présentées, il y a quelque temps, comme une possibilité, a rapporté la chaîne israélienne Channel 2.
Lundi, les Etats-Unis ont également fait entendre leurs préoccupations concernant la décision de la Russie de fournir à l'Iran des systèmes sophistiqués de missiles antiaériens, et exprimé l'espoir que la coopération se poursuive lors des pourparlers sur le nucléaire avec la République islamique.
La porte-parole du département d'Etat américain Marie Harf a déclaré que le secrétaire d'Etat John Kerry avait de nouveau évoqué les préoccupations des Etats-Unis lors d'une conversation téléphonique lundi matin avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Moscou et Téhéran avaient signé en 2007 un contrat qui prévoyait la vente de cinq systèmes S-300 à l'Iran pour un montant de 800 millions de dollars.
Mais en septembre 2010, Dmitri Medvedev, qui était alors le président de la Russie, avait annulé le contrat pour se conformer à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui avait interdit toute fourniture d'armes conventionnelles à l'Iran.