Le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, a estimé vendredi que les décisions prises la veille à Bruxelles pour prévenir de nouveaux drames de l'immigration en Méditerranée marquent un "engagement" de l'Europe, bien qu'insuffisantes "par rapport aux enjeux".
"C'est déjà un retour à un peu plus d'engagement de l'Europe mais on est loin du compte par rapport aux enjeux", a expliqué M. Le Foll vendredi matin à l'antenne de France Info.
"Les enjeux sont à la fois ceux liés aux passeurs, aux trafiquants, mais aussi ceux liés à la Lybie et à la déstabilisation complète d' un pays devenu une plateforme pour un certain nombre de trafiquants", a-t-il souligné, déplorant qu' il a fallu attendre des drames (...) pour qu'on revienne au dispositif mis en place par l'Italie, à l'échelle de l'Europe".
"On est face à un problème qui a besoin de trouver des solutions immédiates, humanitaires, mais on a un problème plus vaste, plus lourd, plus structurel qui consiste à savoir si demain on est capable de stabiliser des relations entre l'Europe et toute sa périphérie", a-t-il poursuivi.
Jeudi, les dirigeants européens réunis à Bruxelles ont pris de nouvelles décisions pour prévenir de nouveaux drames de l'immigration en Méditerranée après notamment le naufrage d'un chalutier qui a fait plus de 700 morts dimanche.
L'Union européenne s'est engagée à "renforcer rapidement" les opérations Triton (au large de l'Italie) et Poséidon (au large de la Grèce) en "triplant au moins" le budget de ces opérations en 2015 et 2016, actuellement à trois millions d'euros par mois, pour "augmenter ses possibilités de recherche et secours", selon la déclaration finale.
Par ailleurs, le président français François Hollande a annoncé qu'une résolution allait être présentée à l'ONU pour pouvoir détruire les bateaux des trafiquants en mer Méditerranée.
"La décision a été prise de présenter toutes les options pour que les navires puissent être appréhendés, annihilés" avant qu'ils n'embarquent des migrants, a déclaré M. Hollande.
"Cela ne peut se faire que dans le cadre d'une résolution du Conseil de sécurité et la France prendra une initiative, avec d'autres", a-t-il ajouté, précisant que pour ce qui est de l'accueil des réfugiés, "la France prendra sa part" en accueillant "entre 500 et 700 Syriens".