La chancelière allemande Angela Merkel a indiqué lundi que ses services étaient disposés à coopérer avec les enquêteurs parlementaires au sujet du scandale d'espionnage international, ou l'affaire de la BND-NSA, tout en défendant la coopération en matière de renseignement de l'Allemagne avec les autres pays afin de combattre le terrorisme.
Mme Merkel a fait cette remarque lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion à Berlin avec le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka. C'est la première fois qu'elle commentait publiquement les accusations selon lesquelles le service de renseignement extérieur allemand (BND) aurait ciblé des intérêts européens pour les surveiller au nom de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA), et ce pendant plusieurs années.
"Je veux dire que nous, les gens en charge à la chancellerie, sommes disposés à répondre aux questions des commissions parlementaires ad hoc au sujet de tous les détails, et nous avons déjà commencé à le faire", a-t-elle dit.
La chancelière a également rappelé qu'elle estimait que des pays amis ne devraient pas s'espionner les uns les autres.
Mme Merkel a également souligné que les agences de renseignement allemands avaient pour mission de garantir la sécurité des citoyens allemands, insistant sur le fait que cet effort nécessitait une coopération internationale. "Cette capacité de mener ses missions face aux menaces du terrorisme international est obtenue en coopération avec d'autres agences de renseignement, y compris la NSA", a-t-elle poursuivi.
Selon un article de Spiegel Online, l'agence d'espionnage américaine aurait transmis au BND un grand nombre de soi-disant "sélecteurs" -- des adresses IP, des numéros de téléphone mobiles et d'autres informations d'identification -- qui étaient branchés dans les propres systèmes de surveillance du BND.
Suite à cela, le BND avait été accusé d'espionner des entreprises européennes ainsi que des pays européens, pourtant amis avec les Etats-Unis, au nom de la NSA.
Les services de Mme Merkel font face à une pression croissante au sujet du scandale.
Les enquêteurs parlementaires allemands ont demandé au gouvernement de fournir une première liste d'espions américains dans un délai d'une semaine. Par ailleurs, l'opposition a menacé de porter plainte.