Le gouvernement yéménite en exil dans la capitale saoudienne, qui accuse l'Iran de s'ingérer dans ses affaires intérieures et d'apporter un soutien aux insurgés chiites houthis, a annoncé jeudi qu'il rappelait son émissaire en poste à Téhéran.
"Le gouvernement légitime du Yémen rappelle son chargé d'affaires Abdullah al-Sirri", a indiqué le service de presse du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi dans un communiqué.
Le ministre yéménite des Affaires étrangères Riyad Yassine a également insisté sur la possibilité d'une rupture des liens politiques avec Téhéran, ajoute le communiqué.
M. Hadi s'est réfugié à Riyad fin mars au moment où les combattants houthis resserraient leur étau sur Aden, grande ville portuaire du sud du Yémen.
La chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya a rappelé l'incident qui a précédé cette décision du gouvernement yéménite de rappeler son émissaire, à savoir qu'un cargo iranien chargé d'aide humanitaire en route vers le Yémen a insisté pour entrer dans le port yéménite de Hodeidah et a rejeté une requête de déroutement vers Djibouti, où se situe le centre de secours des Nations Unies.
Le gouvernement de M. Hadi a également demandé avec insistance que ce cargo iranien à destination du Yémen soit inspecté avant de se mettre à quai, mais les autorités iraniennes ont déclaré qu'elles ne permettraient pas de telles inspections.
Les tensions entre les deux pays sont de plus en plus vives. Le Yémen accuse l'Iran de soutenir les rebelles houthis, lesquels sont soumis depuis le 26 mars aux raids aériens menés par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, mais l'Iran a toujours démenti les accusations selon lesquelles il fournirait des armes aux houthis.