Le Brésil estime comme la Chine qu'il est nécessaire de renforcer la coopération bilatérale pour accroître la capacité de production, a indiqué un haut diplomate brésilien.
José Alfredo Graça Lima, vice-ministre des Affaires étrangères du Brésil responsable des affaires asiatiques, est chargé de coordonner la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang à Brasilia à partir de lundi, au cours de laquelle le PM chinois rencontrera la présidente brésilienne Dilma Rousseff mardi.
"Nous sommes très honorés de cette visite très appréciée et nous croyons qu'elle apportera des bénéfices fructueux aux deux nations", a indiqué M. Graça dans une interview accordée à Xinhua.
Les deux pays devraient signer une série d'accords lors de la visite visant à élargir le partenariat stratégique global entre les deux pays.
Depuis la visite au Brésil du président chinois Xi Jinping l'année dernière, qualifiée par M. Graça de "pierre angulaire des relations sino-brésiliennes", les deux pays ont maintenu des contacts de haut niveau et la tournée de M. Li en est une nouvelle preuve, a souligné le diplomate.
"Depuis, nous avons continué à coopérer dans divers domaines et la visite du Premier ministre Li Keqiang sera l'opportunité de faire progresser ces projets ainsi que plusieurs autres projets nouveaux et très prometteurs qui renforceront certainement nos relations et notre coopération", a déclaré le vice-ministre brésilien.
Le Brésil et la Chine ont convenu que leur modèle de relations commerciales initial fondé sur l'exportation de matières premières brésiliennes vers la Chine et l'exportation des produits manufacturés chinois au Brésil avait atteint sa limite et qu'il était temps de se lancer dans une nouvelle étape marquée par une intégration productive accrue mettant l'accent sur les projets d'infrastructure et les investissements, a-t-il déclaré.
"Cette vision concorde avec la nôtre et avec nos besoins", a souligné M. Graça, qui a ajouté que "la qualité des échanges peut s'améliorer nettement si la capacité de production augmente".
Les investissements en hausse dans les infrastructures, en particulier dans les chemins de fer, devraient augmenter la capacité de production et dynamiser davantage l'économie tout en facilitant le "transport des produits stratégiques que possède le Brésil en abondance", a indiqué M. Graça, faisant référence aux riches ressources naturelles du pays.
Parmi les projets bilatéraux déjà en cours au Brésil figure la construction d'une ligne à haute tension reliant la centrale hydroélectrique de Belo Monte en Amazonie au sud. Des projets de construction de chemins de fer, de voies navigables, d'aciéries et de centrales hydroélectriques sont en cours de négociation.
"Les connaissances et les technologies chinoises dans les infrastructures offrent également des avantages réciproques", a indiqué M. Graça. "L'exemple le plus emblématique est le chemin de fer interocéanique proposé entre le Brésil, la Chine et le Pérou, qui pourrait créer un couloir d'exportation vers le Pacifique".
Ce projet ambitieux de chemin de fer reliant la côte Atlantique du Brésil à la côte Pacifique du Pérou pourrait prendre trois ou quatre ans et exige une planification minutieuse et un accord-cadre, mais il s'avérera "extrêmement intéressant", a-t-il souligné.
En 2009, la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial du Brésil, son premier importateur et premier exportateur, ainsi que le plus grand investisseur direct étranger, et les relations commerciales bilatérales ont été mutuellement bénéfiques, a poursuivi M. Graça.
"L'importation des produits manufacturés à bas coût a contribué de manière significative à réduire la pression inflationniste (...) et à répondre aux besoins de notre marché de consommation", a-t-il déclaré.
Les investissements chinois au Brésil, le plus grand partenaire de la Chine en Amérique latine, ont atteint 18,94 milliards de dollars à la fin de l'année 2014 sur un total de 98,9 milliards de dollars dans la région. Le volume du commerce bilatéral a atteint 86,67 milliards de dollars en 2014 alors que le volume commercial de la Chine avec l'Amérique latine a atteint 263,6 milliards de dollars au total, selon le ministère chinois du Commerce.
L'évolution actuelle des relations continue de bénéficier aux deux partenaires en "répondant au besoin du Brésil d'ajouter de la valeur à ses produits et en permettant à la Chine de passer à un stade supérieur de développement", a-t-il déclaré.
Géographiquement éloignés, la Chine et le Brésil ont moins de possibilités de coopérer sur le plan politique que sur le plan économique. Mais leur coordination dans les forums multilatéraux a été constante et les deux pays se consultent sur les questions de sécurité mondiale, a indiqué M. Graça.