Une capture d'écran montrant les obus qui auraient été envoyés en Syrie. |
Des images et séquences vidéo montrant des camions appartenant aux services de renseignement turcs apportant des armes aux rebelles syriens ont été publiées vendredi dans un quotidien turc. Le gouvernement turc a nié avec véhémence armer les rebelles qui combattent en Syrie et accusé des dizaines de procureurs, de soldats et d'agents de sécurité impliqués dans la recherche de ces camions de tenter de le faire tomber en l'accusant de ces manœuvres.
Le mois dernier, la Turquie avait arrêté quatre procureurs qui avaient ordonné la recherche des véhicules près de la frontière syrienne en janvier 2014 et ils sont actuellement en prison en attendant leur procès. Plus de 30 agents de sécurité impliqués dans l'interception ont également été accusés, notamment d'espionnage militaire et de tentative de renverser le gouvernement.
Les images publiées vendredi sur le site du quotidien d'opposition Cumhuriyet montrent des inspecteurs fouillant un conteneur métallique sous la surveillance d'agents de sécurité, d'un procureur et de chiens renifleurs. Les fonctionnaires ont d'abord ouvert des cartons marqués « fragile » et contenant des boites d'antibiotiques. Mais sous ces boîtes, semble montrer la vidéo tournée par un spectateur anonyme, se trouvaient des dizaines d'obus de mortier.
Cumhuriyet, qui a également publié une série d'images fixes, a déclaré que les armes étaient d'origine russe et avaient été fournies par les pays de l'ex-Union Soviétique. Selon le quotidien, les camions transportaient un total de 1 000 obus de mortier, 80 000 cartouches pour armes légères et lourdes ainsi que des centaines de lance-grenades. D'après le journal Radikal, les procureurs d'Istanbul ont immédiatement lancé une enquête sur Cumhuriyet sur des accusations de « terrorisme ».
Plus tôt, le gouvernement avait affirmé que les camions transportaient de l'aide humanitaire pour la communauté turkmène de Syrie et le président Recep Tayyip Erdogan avait qualifié cette interception de « trahison ». Les tensions relatives à la politique étrangère sont fortes en Turquie à quelques jours des élections législatives du 7 juin, lors desquelles le parti Justice et Développement (AKP) au pouvoir cherchera à maintenir sa domination qu'il exerce depuis qu'il a été porté au pouvoir en 2002.