La Chambre des députés roumaine a rejeté, lors d'une plénière mardi, le lancement de poursuites criminelles contre le Premier ministre Victor Ponta, qui est également député du Parti Social Démocrate.
La décision a été prise avec 231 voix pour et 120 contre. Les résultats du vote n'étaient pas une surprise, car la coalition au pouvoir jouissait d'une majorité confortable au sein de la Chambre.
"Le résultat est normal", a déclaré le Premier ministre après le vote des députés.
La veille, le Comité juridique de la Chambre des députés avait décidé par vote de recommander l'assemblée plénière pour rejeter le lancement des poursuites criminelles à l'encontre de M. Ponta, comme l'avait requis vendredi le Directorat National Contre la Corruption (DNA).
Les procureurs anti-corruption avaient demandé la permission d'augmenter les charges contre M. Ponta en cas de faux, d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent perpétré soi-disant en sa capacité passée d'avocat. Le DNA veut le poursuivre également pour conflit d'intérêt.
En tant que député, M. Ponta peut être poursuivi sans l'approbation de la Chambre des députés.
M. Ponta aurait reçu des paiements et bénéfices injustifiés du cabinet juridique de Dan Sova, sénateur social-démocrate, alors qu'ils étaient tous deux avocats.
Ils ont ensuite tenté de couvrir leurs actes en établissant de fausses factures, selon les procureurs cités par l'agence de presse officielle Agerpres. Lorsque M. Ponta est devenu Premier ministre, il a rendu les faveurs en nommant M. Sova à différents ministères, ce qui justifierait les accusations de conflit d'intérêt.
La Roumanie entre maintenant dans une période politique très délicate. Le président Klaus Iohannis et les leaders de l'opposition ont demandé au Premier ministre de démissionner, mais ce dernier a refusé et a affirmé que seul le parlement pouvait le limoger.
Parallèlement à l'affaire, le parlement votera vendredi sur la motion de censure initiée par le Parti Libéral National ( opposition). Cependant, compte-tenu l'équilibre des pouvoirs au sein du parlement actuel, l'opposition devrait avoir du mal à obtenir le soutien majoritaire pour sa motion de censure.