Un tribunal égyptien a confirmé mardi la condamnation à mort du premier président démocratiquement élu du pays, Mohamed Morsi, depuis déchu suite à son renversement par l'armée, sur des accusations de conspiration avec des militants étrangers dans une évasion massive de prison au cours de la révolution de 2011 qui l'avait finalement porté au pouvoir.
Le verdict, qui tombe un mois après le tribunal ait émis une demande de condamnation à mort pour le leader des Frères musulmans, est le dernier signe de l'effritement d'un soulèvement qui avait jeté des milliers d'Egyptiens dans les rues, demandant une plus grande liberté, la justice et la fin de décennies de régime autocratique. Dans une affaire distincte, Mohamed Morsi a également été condamné à la prison à vie sur des accusations de conspiration avec des puissances étrangères -dont le groupe militant palestinien Hamas, le Hezbollah libanais et les Gardiens de la Révolution iraniens- pour déstabiliser l'Egypte.
Les peines ont été transmises à l'autorité religieuse suprême de l'Egypte, le grand Mufti, pour obtenir un avis officiel et peuvent être contestées devant la plus haute cour de l'Egypte, un long processus qui pourrait prendre plus d'un an. Le juge Shaaban el-Shami, qui a prononcé la sentence dans une salle de conférence converti à l'académie de police du Caire, a commencé la séance en s'en prenant aux Frères Musulmans. Les accusés, enfermés dans une cage insonorisée ont lancé des slogans contre le régime militaire et fait un signe à quatre doigts, le salut pro-Morsi, tandis qu'il parlait.
Seize autres accusés, y compris le Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie et un de ses membres dirigeants, Mohamed Beltagy, ont été condamnés à mort. Beaucoup de personnes reconnues coupables ont été condamnées par contumace. « L'annonce d'aujourd'hui est un autre clou dans le cercueil de la démocratie en Egypte », a pour sa part déclaré le Parti Liberté et Justice, le bras politique des Frères musulmans, dans un communiqué publié après le verdict.